Ali Riza Polat, rejugé à Paris pour complicité dans les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, a de nouveau clamé son innocence jeudi, au dernier jour de son procès en appel.
"Je ne suis pas un terroriste", a déclaré le Franco-Turc de 37 ans dans ses derniers mots à la cour d’assises spéciale avant qu’elle ne se retire pour délibérer.
L’accusation a requis mardi à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour son rôle "central" dans les préparatifs des attentats qui ont fait 17 morts entre les 7 et 9 janvier 2015, dont la fourniture d’armes aux djihadistes.
"On m’accuse de choses, je ne les ai pas faites, mais je ne me plains pas, je ne pleure pas. Si j’avais fourni les armes, j’aurais assumé", a affirmé Ali Riza Polat, large carrure dans un sweat-shirt blanc.
Perpétuité… J’ai tué personne moi. Je suis pas Coulibaly.
"J’aime l’argent, le trafic d’armes ça rapporte pas", a encore dit l’accusé qui a reconnu au cours des débats avoir récupéré un sac d’armes "pourries" à l’été 2014, tout en assurant qu’elles n’étaient pas destinées à Amedy Coulibaly, mais à un "braquage".
"Prenez votre décision, c’est tout. Mais perpétuité… J’ai tué personne moi. Je suis pas Coulibaly", a lancé Ali Riza Polat avant de se rasseoir.
Il avait été condamné en première instance en décembre 2020 à trente ans de réclusion criminelle pour complicité des crimes commis par Amedy Coulibaly et par les frères Saïd et Chérif Kouachi.
Lors d’attaques concertées il y a près de huit ans dans les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Montrouge (Hauts-de-Seine) et dans un supermarché cacher de l’est parisien, ils avaient ciblé la liberté d’expression, les forces de l’ordre et la communauté juive, créant un électrochoc en France.