Une semaine après l’ouverture du procès historique des attentats de Paris, #Investigation vous propose de rencontrer un des hommes clés. Stanislas Eskenazi, l’avocat de "l’homme au chapeau", a accepté de sortir de l’ombre et parler du dossier pour la première fois. Nos équipes ont pu le suivre dans sa préparation avant le jour J et durant les premiers jours du procès.
Son client, Mohamed Abrini, risque la perpétuité. Il craint qu’il ne soit condamné d’avance : "Je suis convaincu qu’il sera un bouc émissaire parce que les vivants paieront pour les morts". Des commandos des attentats de Paris, seul Salah Abdeslam est toujours en vie. Oussama Atar, le présumé commanditaire est déclaré mort en Syrie et Abdelhamid Abaaoud, le chef coordinateur a été tué, lors d’un raid, quelques jours après les attentats de Paris.
Un combat perdu d’avance
Au palais historique situé sur l’île de la Cité à Paris, le quadragénaire monte sur le ring judiciaire pour défendre le dossier de sa vie. Boxeur amateur, pour lui, chaque procès est un combat :
Mes adversaires ne sont pas les victimes, je les respecte plus que tout. Elles dicteront mon comportement pendant tout le procès. Mon adversaire, c’est le parquet.
Avec Salah Abdeslam, seul survivant des attentats de Paris, son client est l’autre figure centrale du procès. Mohamed Abrini est surnommé l’homme au chapeau depuis les attentats de Bruxelles. Le 22 mars 2016, c’est lui qui abandonne son chariot d’explosifs à l’aéroport de Bruxelles et s’enfuit. La veille des attentats de Paris, le 12 novembre 2015, il était avec les commandos qui feront 130 morts et 350 blessés. 6 ans après la nuit d’horreur, le procès de Paris déterminera la responsabilité du belgo-marocain âgé aujourd’hui de 36 ans. Stanislas Eskenazi se bat pour lui depuis 5 ans.