À un mois de l’élection présidentielle au Brésil, l’avenir des nombreux peuples indigènes du pays est des plus incertains. Des musées à Rio de Janeiro et à São Paulo luttent contre leur extinction en leur donnant une visibilité tangible et respectueuse.
Le bicentenaire de l’indépendance du Brésil est l’occasion pour le plus grand pays d’Amérique du Sud de se replonger dans son histoire, et notamment sur celle de ses peuples autochtones. On estime qu’ils ne représentent aujourd’hui que 0,4% de la population brésilienne, conséquence de décennies de politiques anti-indigènes.
Élu en 2018, le président Jair Bolsonaro entretient une vision colonialiste, empruntée à la dictature militaire, selon laquelle l’Indien a vocation à devenir un "Brésilien comme les autres" : "Nous allons les intégrer à la société. Comme l’armée qui a fait du beau travail à ce sujet, en incorporant les Indiens dans les forces armées", avait-il déclaré deux mois avant son élection.
En 2019, le gouvernement de Jair Bolsonaro a nommé Marcelo Augusto Xavier da Silva, un ancien officier de la police fédérale proche du puissant lobby de l’agrobusiness, à la tête de la Fondation nationale pour l’Indien (Funai). Cet organisme public est chargé de "protéger et promouvoir les droits" des indigènes du Brésil, et a pour vitrine le musée de l’Indien à Rio de Janeiro.