Du retour à l’enfance à l’incarnation de la mort : les 70.000 spectateurs massés dans le sambodrome de Rio sont passés dimanche par toutes les émotions lors de la première des deux nuits de défilés des écoles de samba, point d’orgue du carnaval le plus célèbre de la planète.
Têtes de mort rouge sang, dragons glaçants : les Brésiliens aiment jouer à se faire peur tout en vibrant au son des percussions qui font trembler les tribunes.
Certains chars somptueux et démesurés ont évoqué les souvenirs d’enfance, avec notamment un manège à l’ancienne suspendu à trois mètres de haut pour ouvrir le défilé de l’école Grande Rio.
Sur les chevaux roses, pas d’enfants, mais des cavaliers intrépides en costumes dorés qui ne craignent pas le vertige, sous un ciel illuminé par les étincelles envoyées dans les airs par les chars.
Quelques mètres plus loin, des danseurs arborent des costumes en barbe à papa plus vrais que nature, jusqu’à en donner l’eau à la bouche.
Plus tôt dans la soirée, l’école Imperio Serrano avait ouvert le bal avec un immense char aux têtes de dragons saillantes.
Mais le défilé de l’établissement Salgueiro était de loin le plus glaçant, avec la mort incarnée par des danseurs en habits flottants noirs et un couple de démons écarlates qui jouent à s’éclabousser dans une fontaine.