Des lardons, des croûtons frits, des champignons de Paris, du vin rouge... et surtout des petits oignons blancs ! Qu'il soit préparé avec de la viande de lapin ou de bœuf, le civet dévoile déjà dans son intitulé l'ingrédient principal. Son nom est dérivé du mot "cive", c'est-à-dire de l'oignon.
Si l'on se réfère à l'étymologie du mot "cive", quand on lui ajoute le suffixe "et", cela reviendrait à dire "aux petits oignons". On a longtemps cru que la base d'un civet était la liaison au sang, dans le même esprit que la recette du lièvre à la royale. Une "erreur historique" qui serait due au livre de cuisine de Madame Saint-Ange, paru en 1927, intitulé "La bonne cuisine" et qui soulignait l'indispensable présence d'hémoglobine dans la recette.
L'historien de la cuisine Patrick Rambourg révélait dans un ouvrage paru en 2000, titré "Le civet de lièvre - un gibier, une histoire, un plat mythique", que ce n'était pas la présence du sang qui faisait le plat mais bien l'oignon.
On y apprend d'ailleurs que le civet peut aussi être préparé à base de veau et même d'oeufs ou... d'huîtres !
Dans son dictionnaire universel de cuisine, Joseph Favre écrivait en 1905 : "Qu'ils appartiennent aux animaux de boucherie, à la volaille ou au gibier, les ragoûts ont toujours une sauce pour base, brune ou blanche et se servent seuls ou comme garniture d’autres mets".
Ces plats mijotés à base de mouton, de bœuf ou de veau, sont ainsi une catégorie générale de recettes qui imposent "seulement" qu'un morceau de viande soit cuit dans un liquide sapide. La clé du succès, ce n'est pas tant la présence d'un ingrédient en particulier mais bien du goût ! Le terme "ragoust" est utilisé depuis 1623 et étymologiquement, il se rattache au verbe "ragoûter", qui signifie "redonner du goût, remettre en appétit".