Beaucoup de parents et d’experts pensent que le "trouble du jeu vidéo" dissimule un mal-être plus profond chez l’enfant et qu’il peut parfois même être salvateur.
Une mère japonaise confie ainsi à l’AFP que les jeux vidéo étaient devenus "une bouée de sauvetage" à laquelle se raccrochait sa fille qui souffrait à l’école. Il y a trois ans, quand elle a tenté de lui confisquer sa tablette, sa fille, alors âgée de dix ans, lui a rétorqué : "Je préférerais mourir si tu me l’enlèves".
Takahisa Masuda, un travailleur social aujourd’hui âgé de 46 ans, était devenu accro aux jeux vidéo quand il était victime de harcèlement scolaire au collège. Cette addiction l’a sauvé selon lui : "J’ai songé au suicide, mais je voulais finir Dragon Quest", un célèbre jeu de rôle.
Ainsi, plutôt que de prescrire des mesures drastiques de sevrage, le docteur Susumu Higuchi, directeur d’un centre médical contre les addictions à Kurihama (sud-ouest de Tokyo), propose du soutien psychologique aux enfants et des activités collectives (sport, art, cuisine, etc.). Lui aussi réclame plus d’efforts du gouvernement et de l’industrie. "Il faut un équilibre quand on aborde la question des jeux vidéo et des outils numériques", estime-t-il. "Mais actuellement", ajoute-t-il, "j’ai l’impression que les mesures pour maîtriser les effets négatifs sont écrasées par la promotion" des jeux vidéo.