Dans les aventures d’Astérix, le druide Panoramix coupe le gui sur le chêne avec une serpe en or. C’est bien vu, sauf que le gui pousse rarement sur les chênes. Un peu d’histoire.
Chez les Celtes, les druides cueillaient le gui au cours d’un cérémonial bien codifié. Les druides, que l’on pourrait définir comme des ministres des cultes, des théologiens ou encore des philosophes, s’occupaient en personne de la récolte.
La cérémonie de cueillir le gui est la plus solennelle de toutes celles pratiquées par les druides
En 52 av JC, Jules César, dans ses "Commentaires sur la guerre des Gaules", décrit ce rituel séculaire : "Le gui est difficile à trouver. Quand on l’a découvert, les druides vont le chercher avec respect et toujours le sixième jour de la lune […] Un prêtre en robe blanche monte sur l’arbre et coupe avec la serpette d’or le gui […] La cérémonie de cueillir le gui est la plus solennelle de toutes celles pratiquées par les druides".
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C’est de cette époque lointaine que remonterait la tradition du gui. Les druides ramenaient la plante et l’accrochaient par bouquets à l’entrée des maisons comme porte-bonheur. Le gui devait apporter chance, fécondité, bonnes récoltes et éloigner les mauvais esprits. Il était le symbole de l’éternité du monde et de l’immortalité de l’âme.
Plus près de nous, ce seraient les Anglais qui auraient repris cette tradition, au XVIIIe siècle, en accrochant la "kissing ball" au-dessus de la porte d’entrée. Voilà pourquoi, si vous aimez cette histoire, vous vous embrasserez sous le gui cette nuit du Nouvel An.
Le gui, une plante parasite
Ce qui va suivre est moins glamour. Sachez que le gui est une plante parasite ou plus exactement hémiparasite. Elle se fixe sur les arbres, puise leurs réserves d’eau et de sels minéraux, mais elle a de la chlorophylle et peut synthétiser ses propres sucres. C’est en cela qu’elle n’est pas complètement parasite.
Ses tiges sont arrondies, ses feuilles épaisses sont d’une couleur vert-jaune. Ses fleurs, qui apparaissent au printemps, se muent en fausses baies globuleuses translucides d’un blanc nacré. Il n’existe pas moins de 1300 espèces de gui dans le monde.
Des vertus médicinales
Les druides connaissaient les vertus du gui. Ils l’utilisaient pour soigner la stérilité, la toux, les convulsions et… Pour chasser les sorcières.
Durant l’Antiquité, la plante traitait l’épilepsie, elle était aussi donnée comme sédatif. Aujourd’hui encore, on lui reconnaît des propriétés pour soigner l’hypertension.
Mais attention, ne vous avisez pas de manger ses baies. Elles sont très toxiques, voire mortelles. Ce sont les feuilles qui sont utilisées pour leurs qualités médicinales.