"Certains députés ont suggéré en privé que la perte du North Shropshire enfoncerait le dernier clou du cercueil du leadership de M. Johnson", affirme le Daily Telegraph.
Boris Johnson était venu à la rescousse de M. Paterson en tentant de modifier les règles disciplinaires du Parlement, avant de se raviser face au tollé provoqué par cette manœuvre, jusqu’au sein de son propre camp.
Ce scandale, qui s’inscrit dans une longue série d’affaires embarrassantes, telles des accusations de corruption dans son parti et de violations des restrictions sanitaires, ont fortement fragilisé Boris Johnson, deux ans après sa victoire électorale triomphale sur la promesse de réaliser le Brexit.
"Cela ne fait que confirmer ce que moi, ma famille et beaucoup d’autres personnes pensent depuis longtemps : cet homme n’est pas fait pour être Premier ministre", a confié à l’AFP, quelques jours avant l’élection, Garry Churchill, un retraité qui ne "peut pas imaginer" que les gens voteront encore conservateur jeudi.
Longtemps résistante à toute épreuve, la popularité du dirigeant s’est effondrée et de récents sondages sur les intentions de vote donnaient au niveau national plusieurs points d’avance à l’opposition travailliste.
Pas contents
En particulier, des révélations sur la tenue d’événements festifs fin 2020 à Downing Street passent très mal auprès des Britanniques qui étaient priés à l’époque de réduire à l’extrême leurs interactions sociales.
Ces affaires tombent au plus mal pour M. Johnson, au moment critique où le Royaume-Uni est confronté, selon ses termes, à un "raz-de-marée" de contaminations dues au variant Omicron du coronavirus dans un pays qui déplore presque 147.000 morts.
Sa crédibilité mise en doute, il a peiné mardi à la Chambre des Communes à faire accepter de nouvelles restrictions anti-Covid.
Camouflet ultime, il y a affronté une fronde sans précédent des députés de sa propre majorité : 99 d’entre eux ont voté contre l’instauration d’un pass sanitaire pour les grands événements, jugé liberticide. Cette mesure n’a pu passer que grâce au soutien de l’opposition travailliste.