Exposition

Au Royaume-Uni, les œuvres d’art prennent vie au musée

Le Sainsbury Centre propose à ses visiteurs de découvrir différemment les œuvres exposées.

© Photographie rudi_suardi / Getty Images

Par AFP avec RTBF

Qui n’a jamais rêvé de toucher un tableau ou de caresser une sculpture en se baladant dans les galeries d’un musée ? C’est désormais possible au Sainsbury Centre. L’institution britannique, qui fête ses 50 ans cette année, a annoncé son intention de "devenir le premier musée au monde à reconnaître que l’art est vivant".

Le Sainsbury Centre a imaginé une série d’initiatives permettant aux amateurs d’art de découvrir les œuvres exposées différemment que dans la plupart des musées et centres culturels du monde. Le but ? Les encourager à traiter les peintures, statues et autres créations exhibées comme s’il s’agissait d’une personne plutôt que d’un objet inanimé.

Les visiteurs peuvent ainsi choisir s’ils veulent découvrir les galeries du Sainsbury Centre d’une manière classique, numérique ou expérientielle, d’après le site spécialisé Museums Association. Cette dernière configuration leur donne l’opportunité d’appréhender les œuvres d’art à travers différents sens, dont le toucher. Traditionnellement, il est interdit de passer ses doigts sur les pièces exposées pour des questions de conservation.

Mais cette convention sociale porte parfois atteinte à la perception d’œuvres d’art telles que "Mother and Child" de Henry Cooper. L’artiste britannique aurait conçu cette sculpture, représentant un enfant dans les bras de sa mère, avec l’idée que les spectateurs l’enlaceraient pour raviver leurs propres souvenirs d’enfance. Le Sainsbury Centre incite désormais ses visiteurs à le faire, tout en insistant sur le fait que cette proximité physique ne portera pas atteinte à l’intégrité de la statue. "Elle se patinera avec le temps, mais cela fait partie du processus de vieillissement — l’art n’est pas quelque chose de figé", a déclaré Jago Cooper, le directeur du centre, à Museums Association.

Ailleurs dans les galeries du musée, les visiteurs sont invités à s’allonger dans un hamac pour découvrir sous un nouvel angle un portrait de l’artiste suisse Alberto Giacometti ou encore à devenir eux-mêmes une œuvre d’art en mouvement en se plaçant derrière une vitrine. Le musée s’est également associé avec l’application Smartify pour proposer des audioguides d’un genre nouveau, mettant l’accent sur l’accessibilité et la démocratisation culturelle.

Ces dernières années, plusieurs musées à travers le monde ont entrepris une démarche similaire à celle du Sainsbury Centre en montant des expositions mettant à l’honneur le sens du toucher dans la perception des œuvres d’art. Citons en exemple "Please Touch the Art" de la Cantor Fine Art Gallery de Los Angeles en 2016, ou plus récemment "Prière de toucher" au Palais des Beaux-Arts de Lille en début d’année.

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