Nous sommes au Soudan du Sud, l'un des jardins d’Éden de la faune et de la flore africaines, un lieu d'une incroyable biodiversité coincé entre les jungles tropicales et les déserts arides et désolés du continent.
Mais aussi un paysage rarement vu par des étrangers. Les guerres civiles ont laissé le Soudan du Sud quasiment sans routes bitumées ni aérodromes. Le pays est de la taille de la France mais de larges pans en restent isolés et impénétrables. Il abrite l'un des habitats sauvages les moins explorés d'Afrique mais aussi les plus beaux.
C'est la plus grande zone humide d'Afrique et la plus grande savane préservée du continent, une interminable étendue sauvage située à l'est du Nil blanc, qui court jusqu'en Ethiopie.
Cette savane, un écosystème large de 95.000 km2, soit la taille d'un pays comme la Hongrie, est traversée chaque année par quelque 1,2 million d'antilopes et de gazelles. D'immenses troupeaux qui laissent sur la prairie les sillons de leur passage visibles du ciel.
En terme d'ampleur, ce déplacement n'est dépassé que par la grande migration de gnous entre les parcs du Serengeti, en Tanzanie, et du Masai Mara, au Kenya. Les lions, les éléphants et la myriade d'autres espèces emblématiques et menacées qui peuplent cette savane ont survécu à des décennies de guerre et au braconnage.