Quand on parle de chiens policiers, on pense aussitôt à des chiens renifleurs, utilisés pour détecter des drogues ou des explosifs, par exemple. On a aussi en tête l’image de chiens recherchant des personnes disparues. Mais chez nous, plusieurs zones de police utilisent le chien dans un autre contexte : celui d’aide à la victime.
Depuis quatre ans maintenant, la zone de police Bruxelles Nord a engagé une nouvelle collègue. Son nom : Switch. Sa particularité : elle a quatre pattes. Son rôle : être un soutien émotionnel.
Ici aussi, on constate que lors d’auditions de victimes, la présence de la chienne permet d’instaurer un climat moins stressant, plus chaleureux surtout lors d’auditions de mineurs dans des dossiers familiaux très lourds. Grâce à Switch, un lien de confiance pourra plus facilement être créé. Et surtout la chienne pourra soutenir et réconforter les victimes.
Switch intervient dans différentes situations. Mineures, comme un conflit de voisinage. Ou majeures comme pour un viol par exemple. Attention, lorsqu’il s’agit de l’audition d’un mineur, la loi n'autorise pas la présence de la chienne et de son maître. Elle ne pourra être là que pour l’accueil de l’enfant et lors de la sortie de son audition.
Il est important que le maître-chien soit présent : " Chaque audition est différente, chaque victime a ses sensibilités, son vécu, sa personnalité. Il est donc important que le maître-chien soit présent afin de tenir compte de tous ces " paramètres " lors de l’intervention de Switch ", explique Audrey Dereymaeker, porte-parole de cette zone de police.
Switch est aussi impliquée dans le volet prévention. Par exemple lors de plans d’action mis en place dans certains quartiers pour récolter le sentiment des citoyens. Dans ces cas-là, " la présence du chien s’est révélée être un excellent facilitateur de communication ", selon la porte-parole.
Cette zone de police estime que Switch est intervenue dans le cadre d’environ 80 dossiers, un dossier pouvant comprendre plusieurs auditions. Durant la période Covid, elle n’a pas pu intervenir aussi souvent qu’en période normale. Mais les retours des victimes sont excellents : " Il revient que le chien les a rassurées, calmées, réconfortées. Certains enfants veulent reprendre le chien à la maison mais quand on leur explique que d’autres enfants en ont besoin, ils n’insistent pas. Mieux encore, cela les réconforte de savoir qu’il existe d’autres enfants en souffrance et qu’ils ne sont pas seuls à traverser des moments difficiles " , conclut Aurélie Dereymaeker.