Alors on change !

Aura-t-on moins d’eau dans un climat plus chaud ?

Sécheresse en Californie (2009).

© 2009 Getty Images

Par Alors on change ! via

Spoiler alert : oui, beaucoup. Mais par endroits !

Pour bien comprendre, il faut distinguer deux choses : les régions déjà humides et les régions déjà sèches. Dans les régions humides ou proches des océans, les chaleurs augmenteront l’évaporation de l’eau, ce qui accentuera aussi les précipitations. A priori, on pourrait se dire que c’est une bonne nouvelle. Mais ce n’est jamais bon quand trop d’eau tombe d’un coup au même endroit que ce soit pour l’agriculture mais aussi, par exemple, pour les risques d’inondation.

En ce qui concerne les régions sèches par contre, ce sera l’inverse : il y aura aussi plus d’évaporation mais, vu la quantité d’eau disponible, elle ne sera pas suffisante pour former des nuages et faire de la pluie…

Un monde à +4°C : le pourtour méditerranéen, la Californie, l’Afrique du Sud ou encore l’Australie deviendront complètement arides, alors que d’autres zones comme l’Asie du Sud-Est ou l’Inde auront encore plus de pluie.
Un monde à +4°C : le pourtour méditerranéen, la Californie, l’Afrique du Sud ou encore l’Australie deviendront complètement arides, alors que d’autres zones comme l’Asie du Sud-Est ou l’Inde auront encore plus de pluie. © GlobalChange.gov

Dans le monde à +4° vers lequel nous nous dirigeons si nous ne diminuons pas nos émissions de gaz à effet de serre, le pourtour méditerranéen, la Californie, l’Afrique du Sud ou encore l’Australie deviendront complètement arides, alors que d’autres zones comme l’Asie du Sud-Est ou l’Inde auront encore plus de pluie. Le problème n’est donc pas la quantité d’eau sur Terre qui n’a pas changé depuis l’ère des dinosaures, mais sa répartition !

Certains vont avoir de l’eau, d’autres pas du tout, et cela va engendrer de grosses tensions géopolitiques y compris chez nous, parce que l’eau est essentielle pour absolument tout ! Pour l’énergie, l’industrie, l’hygiène, mais aussi et surtout pour l’alimentation. Sans eau, plus de possibilité de produire de la nourriture. Et donc, le problème de l’eau c’est aussi celui de la sécurité alimentaire.

Des solutions dans les villes et dans les champs

Face à l’incertitude du moment et de la quantité d’eau qui va tomber, il est grand temps de comprendre que l’eau c’est précieux et qu’il ne faut surtout pas la gaspiller. Le premier objectif, c’est de remplir les nappes phréatiques !

Et pour cela, "il y a des solutions dans les villes et dans les champs", comme l’explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre Mayane. "Il faut repenser le modèle de nos villes pour qu’elles deviennent des éponges. Il faut les débitumiser afin que l’eau puisse réintégrer les milieux souterrains. Il faut replanter des haies, intégrer des murs végétalisés et des arbres pour trouver un équilibre qui va permettre de faire revenir la biodiversité en réintégrant l’eau dans les sols. Parce que si vous faites chuter le niveau des nappes phréatiques, derrière c’est la rivière que vous retrouverez à sec beaucoup plus tôt."

Une alimentation à base de protéines végétales est l’avenir de notre planète.

Un autre aspect crucial, c’est notre modèle alimentaire. Et principalement notre rapport à la viande… "L’Européen moyen consomme entre 5000 et 7000 litres d’eau par jour ! Il ne la consomme pas dans son robinet mais dans son assiette puisqu’un kilocalorie équivaut à un litre d’eau. Comme on mange en moyenne 3000 Kcal par jour, on a donc 3000 L d’eau cachés dans notre assiette, constate notre interlocutrice. Bien sûr, la viande est le principal pourvoyeur de protéines. Mais il faut 5 fois à 20 fois plus d’eau pour produire une calorie animale par rapport à une calorie végétale. Or, aujourd’hui, on peut trouver des protéines végétales. Et en fin de compte, c’est ça l’avenir de notre planète ! On n’a vraiment pas le choix."

Il faut donc qu’on prenne conscience dès aujourd’hui de toute l’eau qu’on utilise tous les jours, et qu’on apprenne collectivement la sobriété pour se préparer à demain !

Alors on change

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