A 22 ans, Auréa, étudiante en sciences politiques à l’UNamur, est la fondatrice de l’asbl "Lueur d’espoir" qui lutte contre la précarité menstruelle. Chaque mois, elle organise des distributions de kits hygiéniques dans les rues des grandes villes wallonnes pour venir en aide aux femmes en situation de précarité. Nous l’avons rencontrée lors d’une distribution dans les rues de Charleroi.
C’est en 2020 qu’Auréa a décidé de s’investir dans la lutte contre la précarité menstruelle, suite à une rencontre qui l’a bouleversée : "J’ai croisé une femme dans la rue, qui avait une tache de sang sur son pantalon. Par solidarité féminine je lui ai demandé si elle avait besoin de quelque chose. En discutant avec elle, je me suis rendu compte que cette femme avait un enfant en bas âge et qu’elle devait choisir entre nourrir son enfant et acheter des protections hygiéniques. J’ai trouvé cela inadmissible ! J’ai décidé que je voulais l’aider elle et toutes les autres femmes dans cette situation."
Je veux aider les femmes en situation de précarité à retrouver de la dignité féminine.
Le coût menstruel est estimé entre 20 et 25€ par mois et par femme (ce budget ne comprend pas les visites chez le gynécologue). De plus en plus de femmes ont des difficultés à assumer ce coût. Pour soulager ces femmes, Auréa organise des collectes de produits d’hygiène féminine et constitue des kits avec tous les dons reçus. Dans ceux-ci on retrouve : des serviettes, des cups, des tampons mais aussi du dentifrice, des brosses à dents, du savon, du déodorant, de la crème hydratante.
Une fois les kits constitués, Auréa et les bénévoles partent à la rencontre des femmes sans-abri dans les rues des grandes villes wallonnes pour leur donner les kits et discuter avec elles. "Les femmes que je rencontre sont reconnaissantes, certaines pleurent. Elles sont surprises de voir que l’on pense à elles. La précarité est un problème très cyclique. On y pense pendant les fêtes parce qu’il fait froid dehors, or ces femmes ont besoin de nous toute l’année. Le côté hygiénique de la pauvreté est trop peu considéré."