Aurel annonce la “Saison Mandarines”, un nouvel EP sur le temps présent

Sorti ce 31 mars, son second EP "Saison Mandarines", fait lui aussi la part belle à l’instant présent et au cocon familial. Des thématiques qui ont toujours fait partie des textes d’Aurel : "c’est naturel, ça vient tout seul en fait. Je parle de ce que je vis, de mes enfants, des choses qui pourraient arriver. Je ne suis pas quelqu’un de stressé, mais j’aime la vie que j’ai et je me dis comment faire pour continuer à l’apprécier dans le temps".

Comme beaucoup d’artistes, Aurel bosse sur le côté. Il anime des crèches musicales, donne des cours musicaux et est un jeune papa trentenaire. Du boulot, des choses à dire : "je me suis rendu compte qu’au final, peu d’artistes parlent de cela, du quotidien de parent, des inquiétudes, des doutes. Pourtant pour moi, c’est une évidence".

Au plus le texte est personnel, au plus il est universel ? Aurel, dévoile, avec un brin de pudeur, son quotidien. Cherchant à̀ garder ses rêves et ses ambitions malgré́ le manque de sommeil (les joies de la paternité́ et de ses 15 réveils par nuit).
Il veut se/nous persuader qu’on peut garder la flamme dans nos amours, nos amitiéśs. Il n’est pas naïf, sait que les sentiments peuvent s’étioler quand la routine s’installe. Mais en être conscient, c’est déjà un premier pas.

La douceur de "On est là" plante un décor enfantin. La vie, ce n’est pas QUE des printemps. Il faut des balises, un entourage qui peut mettre une main sur une épaule ou un gros coup de pied au cul. Les deux fonctionnent toujours.
Sur "Pas compris", Aurel accepte le changement radical, sans pour autant le comprendre. "Faire avec", comme on dit en Belgique. Une part de regret, voire de naïveté.

En Belgique, les mandarines, c’est sacré. La "Saison Mandarines" annonce l’arrivée de l’automne et de la Saint-Nicolas, fête bien belge, déclinaison du Père Noël. "Le reste, on verra" illustre ce détachement presque sage et nous enjoint à profiter de l’automne pour s’enfermer chez soi (ou en soi ?), à se retrouver et se construire dans le regard de celui ou celle qui est en face.

Lors de l’interview, réalisée avant sa release party au Café des Minimes le 30 mars dernier, de nombreux sujets ont été abordés dont la suite, l’après de ces 2 EP et donc un éventuel album. C’est le moment où son ingénieur son l’appelé et son musicien est arrivé. Il a suffi de ça pour être distrait et enchaîner sur un autre sujet en laissant en suspens la discussion lancée jusque-là.

Il n’en fallait pas plus pour déclencher une conversation Whatsapp a posteriori et quoi de mieux que le naturel et la transparence pour animer l’interview. Vous trouverez donc l’authentique réponse d’Aurel ci-dessous.

On parle d’envies et de futur. Quelle serait donc votre collab rêvée ?

Aurel : Je réponds toujours Damon Albarn, mais bon (rire). Sinon oui, une collab avec Iliona ça me plairait vraiment. J’adore ce qu’elle fait et je l’écoute souvent.

Et comment s’est fait le featuring avec Veence Henao ?

Aurel : On ne se connaissait pas vraiment et un jour je l’ai contacté en lui disant : j’adore ce que tu fais, vraiment fan et je rêverais de faire un morceau avec toi. Je lui ai envoyé des démos et il m’a répondu très gentiment que ça lui ferait plaisir également de créer quelque chose ensemble. En une nuit il a écrit tout un magnifique texte et puis on a mis tout ça en boîte, ce qui a donné "Vingtvingt".

Aurel, c’est un artiste vrai. Au fil de ces six titres, on perçoit une scission, une première partie plutôt axée sur la narration. Une seconde prenant une teinte plus produite, plus électro, et c’est d’ailleurs dans cette direction que le live partira. Désormais en duo sur scène accompagné de Leo Grosheitsch (PAON, Techno Thriller), il évolue maintenant en duo, avec une fin de set en apothéose. "J’en avais marre d’être seul sur scène, j’avais envie de retrouver cette sensation de partage en plus du public, comme celle que j’ai connu avec PAON ou Sonnfjord."

Il est trop pour le dire, mais on a presque l’impression que c’est dans cette direction que l’album ira. Plus pêchu, plus d’énergie. Sans doute plus de regard vers l’extérieur après avoir abordé son intimité.

Son nouveau live show et son nouvel EP sont à découvrir le 6 mai prochain aux Nuits Botanique, en première partie de Flavien Berger.

"Saison mandarines" s’écoute ici sur son channel YouTube.