Concours Reine Elisabeth

Aux origines du concours Reine Elisabeth, l’amitié d’une reine et d’un violoniste

Queen Elisabeth Competition - violin 2015 / awards

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Par Paula Floch via
Concerts Ysae, 1895. From a private collection.

Une rencontre décisive

Dans les années 1900, deux personnalités exceptionnelles se rencontrent et vont participer au nouvel essor musical de la Belgique. Elisabeth von Wittelsbach, duchesse de Bavière, épouse le futur roi de Belgique Albert de Belgique. Passionnée de musique et elle-même violoniste, cette figure charismatique va fédérer nombre de grands musiciens qui verront dans la Belgique un terreau musical fertile. Le violoniste et compositeur prodigue Ysaÿe, qui joue un rôle actif dans la création musicale du pays notamment avec son quatuor éponyme, se lie d’amitié avec la Reine Elisabeth, dont il est aussi le professeur de violon. En 1912, il est nommé Maître de la Cours de Belgique, comme un mariage symbolique entre la royauté belge et la musique.

Des débuts sinueux

Eugène Ysaÿe est inspiré par le concours de son ami Anton Rubinstein et souhaite, lui aussi, créer un concours à son nom, qui refléterait son histoire et sa personnalité musicale. Il rêve d’un concours dédié aux jeunes virtuoses, qui promeuve dans le même temps la musique contemporaine qui lui est si chère. Le musicien prodigue meurt avant que ce projet ne voit le jour, c’est son amie la Reine qui reprendra le flambeau de cette initiative. En 1937, la première édition du concours est organisée, rencontrant un vif succès international notamment grâce à la radio, qui aide à sa diffusion. L’école soviétique remporte haut la main les premières places du concours tandis que les candidats belges n’arrivent pas à se démarquer, blessant la réputation musicale du pays portée par la figure d’Ysaÿe. Tirant leçon de cette déception, la Reine décide alors d’ouvrir un lieu consacré à l’étude musicale, qui deviendra l’un des lieux emblématiques du concours : La Chapelle Musicale Reine Elisabeth.

Le chant, troisième invité du concours

©  - concours Reine Elisabeth 2018

Le concours Reine Elisabeth consacré au violon et à la composition jusqu’en 1952 s’étendra ensuite au piano et, en 1988, à la voix. Ce troisième choix n’est pas anodin, et porte le message d’une Belgique animée par l’art lyrique : grâce à la direction de Gérard Mortier notamment, le Théâtre de La Monnaie devenait une enseigne des grandes maisons d’opéra internationales.

Les chanteurs s’accordent sur la difficulté de ce concours, d’une grande exigence musicale. Il est demandé aux candidats de chanter du lied, de l’oratorio, de l’opéra romantique et baroque… Une seule voix peut-elle incarner tout ce répertoire ? Mais la difficulté des programmes demandés s’inscrit dans l’histoire d’un concours pensé par un musicien prodige, et participe au prestige de ce rendez-vous d’excellence.

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