Depuis l’Antiquité grecque, des auteurs, des médecins, des naturalistes, des moralistes développent des discours qui prescrivent les bons comportements alimentaires. Mais le phénomène qui prône le végétarisme commence vers le 7-8e siècle avant notre ère, d’abord en Asie, en Inde, puis dans la Grèce classique, vers le 5e siècle avant notre ère, avec Pythagore, considéré comme le premier véritable végétarien européen.
Ce discours et ce comportement, tant en Asie qu’en Europe, se développent en réaction avec les habitudes religieuses du sacrifice animal. On se défait d’un bien en l’honneur des dieux tutélaires, en échange de leur bienveillance.
Le discours végétarien de Pythagore pose un problème sociétal car, en refusant de manger de la viande, il refuse de communier avec sa communauté en l’honneur des dieux et cela peut représenter un danger pour l’ensemble de sa communauté.
Les végétariens de l’Antiquité évoquent, dans leur quête de pureté, la nostalgie de l’âge d’or. C’est le premier âge de l’humanité, lorsque les premiers humains n’avaient pas besoin de tuer pour se nourrir : il suffisait de tendre le bras pour cueillir un fruit et le manger. C’est l’équivalent de l’Eden de l’Ancien Testament.
Les malheurs de l’humanité viennent du fait que cet âge d’or a disparu à cause d’un crime originel : le crime commis sur un animal pour s’en nourrir. Cette idée va être centrale dans toute l’histoire du végétarisme. On considère que, si on veut que l’humanité revienne à cet âge d’or, il faut arrêter de tuer les animaux et revenir à un régime végétarien, celui des origines, celui de l’âge d’or.