Le 23 avril 1998, alors qu’il est venu consulter ses dossiers au palais de justice de Neufchâteau, le pédocriminel Marc Dutroux profite de l’inattention des gendarmes pour s’évader. S’il est finalement rattrapé, la Belgique en restera marquée. D’une part, cette évasion, et les dysfonctionnements qu’elle a soulevés, provoquera la réforme des polices via l’accord Octopus. D’autre part, elle entraînera deux démissions au sein du gouvernement de Jean-Luc Dehaene (CD&V).
Le ministre de l’Intérieur Johan Vande Lanotte (Vooruit, à l’époque sp.a) décide en effet de présenter directement sa démission, estimant n’avoir d’autres choix. "Comme ministre, on doit être le chef d’un système, d’une institution et il faut la défendre. Donc, si l’institution fait des fautes, c’est le chef qui est responsable même s’il n’a pas commis de faute", dira-t-il alors. Dans la foulée, le ministre la Justice Stefaan De Clerck (CD&V, à l’époque CVP) prendra la même décision.
Le premier reprendra par la suite la casquette de ministre, avec pour compétence le Budget et l’Intégration sociale, à la suite des élections de 1999. Il a aujourd’hui quitté la politique. Le deuxième redeviendra, en 2008, ministre de la Justice. Onze ans plus, il a également mis un terme à sa carrière politique.