Economie

Avec la flambée de l’inflation, l’épargne des Belges brûle et le pouvoir d’achat part en fumée

© Getty Images

Par Anthony Roberfroid

L’épargne ne rapporte presque plus, et elle vous fait même perdre de l’argent - ou, plutôt, du pouvoir d’achat.

Avec la hausse des prix de l’énergie, ce sont presque tous les produits de consommation qui ont vu leurs tarifs augmenter et aujourd’hui encore, l’inflation, l’indice des prix à la consommation, continue sa hausse.

De 9,94% en août, l’inflation a atteint 11,27% en septembre, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 1975, soit près de 50 ans.

En clair, la vie en septembre 2022 a coûté en moyenne 11,27% de plus qu’en septembre 2021.

Payer son énergie, son essence ou son pain plus cher, cela se remarque au quotidien. Pourtant, le Belge perd aussi de l’argent de manière beaucoup plus discrète, à cause de son compte épargne.

Le coût de la vie augmente plus vite que ce que rapporte votre épargne

Que l’on vous rassure, l’argent sur les comptes épargne n’a pas disparu. Il a cependant été dévalué à cause de l’inflation. C’est plus précisément votre pouvoir d’achat qui a diminué.

Pour comprendre comment votre argent a perdu de la valeur, prenons un exemple théorique : une maison qui coûtait 100.000 euros il y a un an coûte aujourd’hui, à cause de l’inflation, 111.270 euros.

Si vous aviez 100.000 euros l’année dernière, vous auriez pu vous acheter cette maison.

Si vous aviez déposé ces 100.000 euros sur un compte épargne l’année dernière, à un taux d’intérêt de 0,11% comme proposé par la majorité des banques en Belgique depuis plusieurs mois, vous auriez gagné 110 euros. Mais, malgré vos 100.110 euros sur votre compte épargne, vous n’auriez plus eu la possibilité de payer cette maison qui vaut à présent 111.270 euros.

Vous n’avez donc concrètement pas perdu de l’argent, mais vous ne pouvez plus consommer pour 100.000 euros comme précédemment car les prix ont augmenté.

Le Belge reste un gros épargnant

Reste que malgré cette désagréable conséquence, l’épargne a toujours autant de succès dans la population belge. Près de 300 milliards dorment encore dans des bas de laine, un record.

Alors que ces comptes vont font perdre du pouvoir d’achat, des alternatives sont possibles, comme la bourse ou les produits d’assurances. Mais elles comportent des risques, contrairement à l’épargne qui est protégée à hauteur de 100.000 euros en Europe.

Vers une utilisation plus massive de l’épargne ?

Comment donc réguler l’inflation qui touche le continent européen ? En juillet dernier, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé d’augmenter son taux directeur.

Depuis 2008, les banques européennes avaient eu l’opportunité d’emprunter à la BCE à des taux très bas, voire négatifs. Cela leur permettait notamment de proposer des prêts avantageux aux citoyens européens. Aujourd’hui, ce n’est plus forcément le cas.

La "Banque des banques européenne" a augmenté ses taux en espérant que les citoyens et entreprises, soumis à des crédits dont le taux est désormais plus élevé, empruntent moins d’argent et réduisent la demande. Une manière donc de ralentir l’économie et par conséquent, ralentir l’inflation.

De cette façon, c’est aussi l’épargne des citoyens et des entreprises qui pourrait être davantage utilisée. Les prêts n’étant pas avantageux, ce sont les fonds propres qui seraient mobilisés, et le pouvoir d’achat serait moins touché.

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