A un kilomètre et demi de la ligne, nous devons abandonner notre véhicule dans un coin discret, et poursuivre à pied : “On cache la voiture dans ce garage car il y a toujours un danger d’être repéré par un drone. Et en cas de bombardement, la voiture pourrait subir des dégâts.”
Dans le brouillard glacial, les patrouilles s’enchaînent.
A travers les décombres. Dans la boue. L’armée ukrainienne vient de renforcer ses positions sur cette zone.
Vendredi après-midi, tout est resté calme, mais d’un moment à l’autre, nous pourrions essuyer des coups de feu. “Il y a toujours un risque où que nous soyons, explique Sergeï en rigolant, Il y a toujours des tirs, c’est permanent. Ce sont souvent des tirs de provocation.”
Des abris de fortune
Après leur patrouille, les soldats regagnent leur abri, un réseau de caves aménagées avec les moyens du bord. Dans la marmite, la tambouille frémit. Le chauffage marche à fond. A côté du poêle à bois, le chat du régiment sommeille.
Mais les militaires ukrainiens restent sur le qui-vive. Parés à toute éventualité, comme Aleksander, qui astique sa Kalachnikov : “Bien sûr, je suis prêt. Je suis sûr à 100% que tous les gars ici sont prêts ! Je crois qu’il n’y aura pas d’attaque russe. Actuellement, ils ne peuvent pas bien camoufler leur armement. Nous ne sommes plus en 2014. A présent, notre armée est mieux préparée. Pas facile pour les Russes de nous attaquer”.