Les entreprises doivent encore prendre conscience
"Il y a de plus en plus d'intérêts pour ce sujet aux Emirats, mais nous attendons encore de voir les grandes entreprises prendre cette question à coeur", déclare à l'AFP Tanzeed Alam, directeur de Earth Matters Consulting, un cabinet de conseil spécialisé dans l'environnement basé à Dubaï.
Aux Emirats, depuis plusieurs années déjà, des avions sont utilisés pour ensemencer des nuages, avec pour objectif de provoquer puis capter la pluie. Et bientôt, des drones pourraient être utilisés pour la même fin.
Le Giec a estimé dans un rapport publié début août que le seuil de +1,5°C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle sera atteint autour de 2030, dix ans plus tôt que dans les précédentes projections, menaçant l'humanité de nouveaux désastres "sans précédents".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé que ce rapport devait "sonner le glas" des énergies fossiles.
Les pays du Golfe, très dépendants de l'exploitation des hydrocarbures, ont longtemps eu mauvaise presse sur la question environnementale, mais cherchent ces dernières années à modifier leur discours pour redorer leur image internationale, mais aussi diversifier leurs économies.
L'émirat d'Abou Dhabi a par exemple construit une centrale solaire, présentée comme l'une des plus grandes de la planète.
Premier exportateur de pétrole brut au monde, l'Arabie saoudite, qui s'est lancée dans de vastes réformes de diversification de son économie, a annoncé plusieurs grands projets d'orientation écologique, en misant elle aussi sur l'énergie solaire.
Energie propre, durable et peu coûteuse
Depuis neuf ans, Mohammed Abdelaal s'intéresse aux énergies renouvelables. Il est le fondateur d'une start-up spécialisée dans une technologie "qui permet de refroidir les réservoirs d'eau pendant les périodes les plus chaudes de l'été en utilisant uniquement l'énergie solaire".
Selon lui, son entreprise Silent Power a vu la demande augmenter cet été - particulièrement chaud - à Bahreïn, en Arabie saoudite et aux Emirats.
"Nous disposons de longues et fortes heures d'ensoleillement", souligne-t-il, ce qui facilite la production d'une "énergie propre, durable et peu coûteuse".
Au Koweït, autre monarchie pétrolière du Golfe, Khaled Jamal al-Falih a décidé de faire tourner toute sa maison au solaire.
"Aujourd'hui, au Koweït, une personne qui a une course à faire ne peut sortir qu'après 18H00 et doit utiliser une voiture climatisée pour se rendre dans un endroit climatisé", dit-il à l'AFP.
L'idée jadis répandue dans ce pays de pouvoir échapper à la réalité des changements climatiques est, insiste-t-il, "devenue impossible".