San Remo, les Flandres, Roubaix, Liège et la Lombardie voilà le club des cinq courses qui ont écrit la légende. Autant de tracés qui ont couronné les plus grands. Autant d’épreuves inscrites au patrimoine du cyclisme. Cinq courses qui sont au vélo ce que Le Machu Picchu ou le Taj Mahal sont au monde moderne : des merveilles. Cinq monstres dans le calendrier pour l’éternité tellement l’histoire véhiculée dans leur sillage est immense.
Dans ce club des cinq, Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie sont pourtant aux antipodes. Pas que des tensions existent entre les deux épreuves mais c’est plutôt dans le respect de la tradition qu’il faut chercher les différences. La course rude du Nord n’imagine pas un instant délaisser le vélodrome ouvert de Roubaix témoins des années qui passent sans dénaturer son présent.
"Il Lombardia", la belle (course) italienne s’est par contre laissée séduire par les opérations esthétiques. Des liftings parfois guidés par un intérêt économique non négligeable, parfois contraints et forcés par les aménagements urbains. Côme, Milan, Lecco ou Bergame se succèdent dans le road book pour accueillir départ ou arrivée de la classique des feuilles mortes. Des changements qui conditionnent le parcours et le plateau d’une édition à l’autre. D’une course pour puncheurs une année, on peut passer à une épreuve pour véritables montagnards l’année suivante selon les villes choisies et le tracé dessiné pour les relier. Si "Il Lombardia" restera toujours un enfer pour Cavendish et sa corporation, il peut par contre s’assimiler à une véritable étape de montage comme en 2016, année du sacre de Chavez ou à une classique accidentée comme cela avait été le cas avec Gilbert en 2011.