Cyclisme

Avec le Tour de Lombardie, Roglic trouve une autre classique taillée à sa mesure

Vainqueur du Tour d’Emilie et de Milan-Turin, Primoz Roglic sera le grand favori du 115e Tour de Lombardie.

© AFP OR LICENSORS

San Remo, les Flandres, Roubaix, Liège et la Lombardie voilà le club des cinq courses qui ont écrit la légende. Autant de tracés qui ont couronné les plus grands. Autant d’épreuves inscrites au patrimoine du cyclisme. Cinq courses qui sont au vélo ce que Le Machu Picchu ou le Taj Mahal sont au monde moderne : des merveilles. Cinq monstres dans le calendrier pour l’éternité tellement l’histoire véhiculée dans leur sillage est immense.

Dans ce club des cinq, Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie sont pourtant aux antipodes. Pas que des tensions existent entre les deux épreuves mais c’est plutôt dans le respect de la tradition qu’il faut chercher les différences. La course rude du Nord n’imagine pas un instant délaisser le vélodrome ouvert de Roubaix témoins des années qui passent sans dénaturer son présent.

"Il Lombardia", la belle (course) italienne s’est par contre laissée séduire par les opérations esthétiques. Des liftings parfois guidés par un intérêt économique non négligeable, parfois contraints et forcés par les aménagements urbains. Côme, Milan, Lecco ou Bergame se succèdent dans le road book pour accueillir départ ou arrivée de la classique des feuilles mortes. Des changements qui conditionnent le parcours et le plateau d’une édition à l’autre. D’une course pour puncheurs une année, on peut passer à une épreuve pour véritables montagnards l’année suivante selon les villes choisies et le tracé dessiné pour les relier. Si "Il Lombardia" restera toujours un enfer pour Cavendish et sa corporation, il peut par contre s’assimiler à une véritable étape de montage comme en 2016, année du sacre de Chavez ou à une classique accidentée comme cela avait été le cas avec Gilbert en 2011.

Alaphilippe, Evenepoel, Pogacar mais pas seulement

Cette année, les organisateurs ont varié les plaisirs. Fini la liaison Bergamo – Como à laquelle on s’était habitué depuis plusieurs années, le peloton s’élancera des bords du lac vers la cité bergamasque. Un changement capital avec un final qui ressemblera plus à une étape de moyenne montagne qu’à un Liege Bastogne. Dans ces conditions, Primoz Roglic fait figure de favori numéro un au sacre. Le Slovène avoue se découvrir un plaisir grandissant sur les courses d’un jour et ces deux succès en moins d’une semaine au Giro dell’Emilia et à Milan-Turin en sont les plus belles preuves. Roglic favori numéro un d’une course qu’il n’a disputé qu’à deux reprises (7e en 2019, 17e en 2018). Mais pour s’imposer à Bergame, Roglic devra dompter la meute des prétendants (Nibali, Vlasov, Uran, Gaudu, Yates, Woods, Wellens, Quintana ou encore Hirschi) et contrairement à ses deux derniers succès, l’arrivée ne sera pas jugée au sommet d’une bosse mais au cœur de Bergame, en contrebas de la ville haute. Pas grave, en 2020 Primoz Roglic s’est offert Liege, dans un sprint chahuté avec Alaphilippe et Pogacar. Deux autres prétendants à la victoire à Bergame ce samedi. Le champion du monde a digéré les réceptions et les fêtes qui ont suivi son sacre mondial, mercredi lors de Milan-Turin Julian s’est transformé en équipier modèle pour favoriser la carte de Joâo Almeida (une des trois cartes de Patrick Lefevere au départ), mais comme on en a pris l’habitude avec lui, Alaphilippe sait se préparer pour les monuments. La vérité de samedi sera différente de celle de mercredi.

A ces côtés, on observera avec attention le comportement de Tadej Pogacar, un autre surdoué du peloton. Le double vainqueur du Tour aime les courses offensives et le terrain entre Côme et Bergame se prête parfaitement à la grande bagarre. Dimanche, Pogacar a reconnu les routes du final et a confié à nos confrères de la Gazzetta dello Sport "J’ai beaucoup aimé le parcours qui est magnifiqueJ’espère être à la hauteur".

Et s’il décide de lancer la bagarre de loin, Pogacar trouvera en Evenepoel un autre amateur des courses dures et longues. Si la météo est annoncée clémente sur la Lombardie, les descentes n’en resteront pas moins délicates. Evenepoel déclare avoir chassé les démons qui pouvaient le hanter depuis cette chute qui l’avait vu basculer dans le néant. 15 mois plus tard, il est au départ comme si rien ne s’était passé et débordant d’ambitions comme chaque fois. Le 3e homme de Deceuninck ne laissera pas filer l’occasion de se réconcilier avec "Il Lombardia"… Roglic et compagnie en sont tous conscients.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous