Vuelta

Ayuso, Landa et Mas au pied du podium et incapables de faire trembler Jumbo-Visma : l’échec espagnol sur la Vuelta est total

Les Espagnols ont déçu sur la Vuelta.

© RTBF avec AFP

Par Raphaël Deby

Avec trois Espagnols dans le top 10 au pied du podium, le pays hôte de la Vuelta a échoué dans sa quête de podium et a semblé incapable de s’en rapprocher.

Si la Jumbo-Visma a pu réaliser son triplé historique, c’est aussi parce que la concurrence n’a pas su répondre aux attentes. Une fois Remco Evenepoel hors-jeu, personne ne semblait vraiment en mesure de déstabiliser l’armada néerlandaise. Le symbole de cet échec est sans doute l’Espagne qui a placé trois coureurs au pied du podium mais qui n’a jamais vraiment inquiété le trio. Au classement général, Juan Ayuso (UAE) a fini à 2'20" de Primoz Roglic, troisième, alors que Mikel Landa (Bahrain-Victorious) et Enric Mas (Movistar) étaient à moins d’une minute de leur compatriote.

Si ces écarts sont loin d’être abyssaux, c’est aussi car la Jumbo-Visma voulait jouer la carte Sepp Kuss, contraignant Vingegaard et Roglic à ne pas tout donner sur les pentes les plus importantes pour éviter de mettre l’Américain en difficulté. Mais si la formation batave a pu jouer cette carte, c’est parce que la concurrence n’était pas suffisamment redoutable pour renverser l’ordre établi.

Les résultats sont clairs : les rares fois où les Espagnols ont su prendre du temps sur le trio de tête sont toujours à mettre en sérieuse perspective. Lorsque Landa reprend du temps lors de la sixième étape, c’est parce qu’il était dans l’échappée matinale et qu’il était plus loin au général. Les deux secondes prises par Ayuso sur Vingegaard dans la huitième étape sont dues à un sprint entre favoris et à la décision du Danois de se mettre dans la roue de Mas et de ne pas boucher le trou avec les premiers. Dans la 18e étape, le vainqueur du Tour de France avait encore volontairement perdu une poignée de secondes à l’arrivée pour donner plus de marge à Kuss alors que le temps perdu par le trio dans la 20e étape n’était dû qu’à leur choix de célébrer ensemble leur succès. Concrètement, les trois Espagnols n’ont donc jamais vraiment pris du temps à la pédale en montagne. Pourtant, ils ont tous tenté à plusieurs reprises mais n’ont jamais inquiété la Jumbo-Visma qui est, à chaque fois, revenue au train.

Le plus décevant dans le lot est sans doute Mas, déjà trois fois dauphin à l’arrivée, dont les deux dernières éditions. "Le bilan n’est pas positif du tout puisque je visais un podium et que je vais échouer à la sixième place. J’ai eu de très bonnes sensations lors de certaines étapes, mais j’ai également vécu de très mauvaises journées. Je ne sais pas si c’est à cause de ma chute sur le Tour et de mon manque d’entraînement, mais ce n’est en tout cas pas une excuse", expliquait-il avant la dernière étape. Il est vrai que son départ du Tour de France dès la 1re étape après une chute ne l’a pas aidé à se préparer correctement.

Également sur la Grande Boucle, Landa avait déçu en ne finissant que 19e. Sur la Vuelta, il a retrouvé cette confiance, réalisant son meilleur résultat. "Ça s’est passé différemment que ce que j’avais imaginé avant le départ. Je n’ai pas très bien débuté cette Vuelta, mais je progressais au fur et à mesure que la course avançait. Le Tour m’avait fait perdre la confiance au niveau du classement général, mais je l’ai retrouvée." Des trois Espagnols, c’est sans doute le plus satisfait.

Perturbé dans sa préparation à cause d’une tendinite, Ayuso était très attendu, un an après sa troisième place. Il aura finalement glissé d’une place mais veut tout de même garder le positif. "Je suis venu avec de plus grandes ambitions, mais cela n’a pas été possible face à une équipe très forte. Cependant, je pense que mes performances se sont beaucoup améliorées depuis l’année dernière et je ne peux que m’en réjouir. Être le meilleur jeune est une belle récompense, même si nous étions venus pour plus. Nous devons continuer à essayer d’en faire plus, à avoir de l’ambition. Ce n’est pas la fin du monde si on n’atteint pas les objectifs. Je ne vais pas pleurer, je vais plutôt faire la fête et m’amuser", expliquait-il à la fin des trois semaines.

Incapable de trouver un successeur à Alberto Contador depuis sa victoire en 2014, l’Espagne avait trusté six places sur le podium depuis. Cette édition restera donc comme l’une des éditions les plus décevantes pour un pays alors que c’est déjà la deuxième fois en six éditions qu’aucun coureur ibérique monte sur le podium. Une tendance qui tend à se répéter et qui pourrait inquiéter. Heureusement pour eux, le jeune âge de grimpeurs comme Ayuso ou Carlos Rodriguez peut offrir une bouffée d’optimisme à un pays qui veut retrouver sa grandeur d’antan.

20e étape : Manzanares El Real > Guadarrama : Victoire de Wout Poels

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