Près de son village, de vastes étendues de limon gris craquelé son visibles près du cours de la rivière, exposant l'étendue de la baisse de l'eau: "un spectacle effrayant", selon le directeur de l'Institut de géologie de Bakou, Ramiz Mammadov. "C'est un désastre écologique", renchérit Telman Zeïnalov, à la tête de Centre de prévisions écologiques d'Azerbaïdjan.
Le fleuve Koura est un élément essentiel de l'écosystème de toute la région du Caucase : long de 1.515 km, il prend sa source dans le nord-est de la Turquie, puis traverse la Géorgie et l'Azerbaïdjan avant de se jeter dans la mer Caspienne.
Près du delta du fleuve, où se situe le village de Banka, le courant a tellement ralenti que l'eau salée de la Caspienne s'y est engouffrée et s'est mise à couler en sens inverse.
"Nous ne pouvons pas nous en servir, même pour faire boire les animaux", déplore un résident, Famil Akhmedov, retraité octogénaire, "nous sommes dans un état terrible".
Dans la rue du village, un réservoir commun attendait d'être rempli par les livraisons d'eau par camions. Selon les habitants, celles-ci sont largement insuffisantes pour subvenir à leurs besoins. Les villageois "souffrent de pénuries d'eau et les autorités locales refusent d'entendre nos plaintes", ajoute Famil Hasanov, un autre résident. Certains n'hésitent pas à remplir des bouteilles en plastiques de l'eau trouble du fleuve malgré sa contamination à l'eau salée.