Même si l’inflation est en train de baisser un peu partout en Europe, il faudra bien garder à l’esprit qu’il est illusoire de retrouver les prix d’avant. D’avant le COVID et la guerre en Ukraine. Nous sommes, comme le disent savamment les économistes, en période de désinflation, c.-à-d. en période de ralentissement de la hausse des prix.
Des secteurs très émetteurs de CO2 comme les transports, le bâtiment, la sidérurgie… sont en train de se décarboner. C’est merveilleux pour la biodiversité mais c’est aussi, pour ces secteurs, une source de coûts supplémentaires, qui seront évidemment à répercuter chez les consommateurs finaux. Même le vieillissement de notre population est également une source inflationniste car elle se traduit par une baisse de la population active et donc ça ravive encore plus les pénuries de main-d’œuvre. Et qui dit pénurie de main-d’œuvre dit également hausse des salaires.
Dernier point qui va soutenir l’inflation au cours des prochaines années ? Le fait que nous ayons décidé, en Europe, d’être indépendant de la Russie mais également de la Chine. Les activités qui reviendront sur notre territoire créeront de l’emploi. C’est super ! Mais vu nos coûts salariaux et nos normes environnementales, les produits made in Europe de demain seront plus chers que les produits made in China. Bref, l’époque sera donc à une inflation plus élevée que par le passé. Tant que les salaires suivent sans s’emballer, ça, c’est une condition importante, c’est plutôt une bonne nouvelle. La déflation pousse les ménages à attendre avant d’acheter. C’est mauvais pour l’économie, c’est mauvais pour l’emploi, c’est mauvais pour les salaires et c’est mauvais pour les marges des entreprises.