Baisse des contaminations au coronavirus en Belgique, plus marquée chez les plus de 65 ans : un effet du booster ?

© Getty

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Par X.L.

L’épidémie de coronavirus en Belgique semble avoir atteint un pic, tant en ce qui concerne les admissions à l’hôpital que les contaminations : les chiffres des derniers jours sont toujours systématiquement plus bas que la semaine précédente et la moyenne sur 7 jours est en baisse depuis plusieurs jours. Ce chiffre est désormais inférieur à celui de la semaine précédente également. Le taux de reproduction est d’ailleurs estimé en dessous de 1, signe d’une épidémie qui régresse.

Mais si on regarde le détail des chiffres, la baisse n’est pas aussi uniforme que cela :

  • La baisse est manifeste en Flandres, la Wallonie semble atteindre un pic, mais les chiffres continuent à monter à Bruxelles
  • Le nombre de contaminations chez les 0-9 ans continue à monter, et ce quasiment partout, même si le phénomène diminue en Flandre, reste présent en Wallonie, et problématique à Bruxelles (où la hausse reste de 49%)

Des tendances qui sont très visibles sur cette "heatmap" du statisticien gantois Bart Mesuere :

© Bart Mesuere

L’amélioration est par contre plus précoce et beaucoup plus marquée dans certaines catégories d’âge, ce qui apparaît clairement sur ce graphique de Sciensano :

© Sciensano

On y voit nettement que pour une catégorie d’âge, l’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas par rapport à la population totale, a commencé à diminuer bien avant aujourd’hui, et descend désormais plus vite que pour les autres tranches : il s’agit des plus de 65 ans.

A quoi l’attribuer ?

On pourrait penser que cette catégorie a d’autant plus restreint ses contacts avec les annonces d’aggravation de l’épidémie et ses conséquences dans les hôpitaux.

Une autre hypothèse, qui paraît plus logique, serait que les boosters, administrés en priorité aux plus de 65 ans, ont commencé à produire leurs effets et contribué à réduire les cas graves comme les hospitalisations. Plusieurs éléments plaident en faveur de cette explication :

  • Le moment où la courbe commence à descendre, uniquement pour les plus de 65 ans, à la fin novembre, correspond à une période qui suit de très près celle où un très grand nombre de boosters ont été administrés, aux seniors en priorité.
© Bart Mesuere
  • En Israël et au Royaume-Uni, on a assisté à une baisse des contaminations et hospitalisations assez rapidement après le déploiement de la campagne de boosters. Là aussi, c’est parmi les tranches les plus âgées, vaccinées en priorité, que la baisse a été la plus précoce et la plus forte.
  • Les provinces de Limbourg, et Flandre occidentale sont celles où les contaminations diminuent le plus, surtout parmi les personnes âgées (-52% pour les 80-89 ans en Limbourg par exemple). Elles sont aussi les provinces les plus vaccinées. Et les admissions y diminuent de façon plus importante aussi. Le nombre de lits occupés a même reculé en soins intensifs en Limbourg en une semaine.
  • A l’inverse, à Bruxelles où les contaminations continuent de monter, la campagne de boosters semble un peu en retard par rapport au reste du pays.
© Covid vaccinatie

Ces éléments penchent en faveur d’un effet du booster dans la baisse actuelle des indicateurs, surtout pour les personnes âgées. I

ls ne sont évidemment pas les seuls à jouer, mais si cette hypothèse se vérifiait, l’extension de la troisième dose à l’ensemble de la population pourrait aider notre pays à affronter cette quatrième vague… en attendant Omicron.

Vaccination: dose booster (JT 28/11/2021)

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