Liège

Baisse du nombre de naissances d’enfants trisomiques : les centres spécialisés élargissent leur accueil

Depuis 2017, le test de dépistage prénatal de la trisomie est gratuit.

© RTBF

Par Benjamin Verpoorten et Philippe Collette avec Caroline Adam

Si vous êtes jeune maman, vous êtes sans doute passée par là : le test de dépistage prénatal de la trisomie. Ce test existe depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’une simple prise de sang.

Très fiable, il est gratuit pour les femmes depuis 2017, qui le font quasi systématiquement. Les femmes qui présentent un résultat positif sont confrontées à un choix très difficile : poursuivre leur grossesse ou non.

Conséquence : les naissances d’enfants trisomiques sont en forte baisse.

Une baisse de 30% entre 2014 et 2018

Pour certaines patientes, le risque de donner naissance à un enfant porteur de trisomie est bien réel. Revient alors au médecin de l’annoncer à sa patiente et d’approfondir les premiers résultats. "L’annonce d’un tel diagnostic est toujours très délicat" explique Docteur Frédéric Chantraine, gynécologue obstétrique au CHU de Liège. "Est réalisé alors pour confirmation de ce test de dépistage une ponction du liquide amniotique à partir de 15 semaines. Si ce test-là est positif, on a donc une confirmation, et là, la plupart des couples s’orientent vers une interruption médicale de grossesse."

Selon une étude de l’Université Catholique de Louvain, les naissances d’enfants trisomiques ont baissé de 30% entre 2014 et 2018. "C’est un chiffre qui ne m’étonne pas et qui me conforte dans mes observations" confie le gynécologue, "c’est-à-dire qu’avec un dépistage performant qui est offert à toute femme enceinte, ça doit avoir une conséquence, à savoir ici une diminution de la naissance des enfants trisomiques 21."

Des conséquences pour les centres d’accueil spécialisés

Une diminution qui se fait ressentir dans les centres d’accueil pour personnes atteintes de trisomie 21. A Heusy par exemple, la Glanée -qui fête ses 30 ans- a été aménagée 15 ans après la naissance de l’ASBL APEM T21 à Verviers, à l’initiative des parents d’enfants mongoliens comme on les appelait encore à l’époque. Aujourd’hui, avec la diminution des cas de trisomie 21, la résidence accueille d’autres types de déficience intellectuelle.

On s’adapte aux personnalités, mais également aux pathologies

"Historiquement, nous sommes l’APEM T21 spécialisée dans la trisomie 21, mais la plupart de nos services sont des services agréés et subsidiés par l’AVIQ, par la Région wallonne, et donc nous nous adressons à un public avec déficience intellectuelle, peu importe son origine" explique Xavier Rainotte, directeur général des services de l’APEM T21. "Sur nos 20 résidents de la Glanée, nous avons trois personnes qui ne sont pas porteuses de trisomie 21. Au-delà de la maladie, on a des personnes, donc on s’adapte surtout aux personnalités, mais également aux pathologies."

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En Belgique, on estime qu’il y a environ 10.000 personnes porteuses de trisomie 21.

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