Les tracteurs vrombissent dans les vergers, les charrues se remplissent et les producteurs dorment peu en cette période de récolte de pommes et de poires.
C’est aux fermiers du 17ème siècle que l’on doit le célèbre sirop. Comme ils ne disposaient pas de moyens modernes pour conserver les pommes et les poires, ils ont cuit les fruits en deux étapes. La fabrication artisanale veut que les fruits entiers (20 % de pommes et 80 % de poires) soient cuits une première fois pendant 10 à 12 h sans addition de sucre ou autre ingrédient et une seconde fois après refroidissement et filtration. Les agriculteurs cuisaient les fruits l’après-midi après la récolte. Le lendemain, ils se levaient vers 4 h du matin pour filtrer le brassage compoté dans des sacs de jute avant de le recuire une seconde fois pendant plus ou moins 4 h. Selon de l’onctuosité et la couleur de la préparation, le maître siropier jugera du bon moment pour arrêter la cuisson. Dans les productions actuelles, on ajoute des dattes pour accentuer les saveurs sucrées et prolonger la conservation du produit.
Depuis des siècles, l’activité économique de la région est florissante. Aujourd’hui, le sirop et autrefois les grains et les bestiaux. Les marchés du mardi et du dimanche attirent du monde : 4000 visiteurs en moyenne pour le marché dominical. Tout au long de l’année, beaucoup de commerces ouvrent leur porte le dimanche.
C’est probablement aux moines de l’abbaye cistercienne du Val Dieu que l’on doit les premiers vergers. Après avoir défriché la région boisée, ils ont planté des arbres fruitiers. Des siècles durant, les pommiers et poiriers ont produit des tonnes de fruits. Dans les 60, on ne sait pour quelle raison, la politique agraire a subi quelques modifications. Parce qu’il y avait trop de fruits et pour diversifier les cultures, les agriculteurs ont été encouragés à couper leurs arbres fruitiers en échange de primes alléchantes. Aujourd’hui, on les incite à replanter des arbustes et à pérenniser une tradition qui depuis des siècles forge l’image et la réputation de la région.
Dans les paysages de vergers et de bocages, l’abbaye cistercienne du Val Dieu se distingue quelques kilomètres à la ronde. Il y a quinze ans, les trois derniers moines quittaient les lieux. Aujourd’hui, l’abbaye est un magnifique site touristique très prisé. Tout juste huit siècles d’histoire en 2016, près de 200 000 visiteurs chaque année, c’est l’un des sites majeurs de la région et de la Province de Liège. La cour, la basilique et le parc sont accessibles au public. Toute l’année, du lundi au samedi, des visites guidées pour des groupes font découvrir l’abbaye et son histoire ainsi que la brasserie de l’abbaye.
On n’y produit plus de fromage mais de la bière déclinée en trois saveurs et une brassée spéciale pour Noël.
Non loin de là, à Henri-Chapelle, les touristes du monde entier viennent se recueillir au Cimetière des Américains où 8000 ressortissants outre-Atlantique ont été enterrés durant la Seconde Guerre mondiale. Outre le fait qu’il soit un lieu de recueillement, le cimetière est aussi une belle curiosité de la région.
A Saint-Jean-Sart, vous verrez une table d’orientation en 3 D d’un mètre trente de diamètre a été taillée dans la pierre bleue. Les artistes de la région et des chercheurs de l’Université de Liège ont collaboré pour réaliser cette pièce unique en Belgique, parfaire reproduction du relief des environs.
La ligne 38 du Ravel traverse la région et passe par Aubel. 15 balades balisées vous permettent aussi de découvrir la région à pied ou en vélo.
Plus d'infos : www.paysdeherve.be