Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les agriculteurs locaux se servent d’environ 65 tonnes de pesticides chaque année et Prespa est directement affecté par les ruissellements chimiques. Ces pesticides et fertilisants sont largement utilisés dans les vergers qui abondent dans la partie de la zone située en Macédoine du Nord, des pommiers qui représentent environ 70% de l’activité économique locale.
"Le déversement de déchets biodégradables et la surutilisation de fertilisants et de pesticides" provoque le développement rapide d’algues et autres végétaux invasifs qui mettent en danger les espèces endémiques, ajoute le PNUD.
De multiples initiatives ont été lancées pour mieux gérer le secteur agricole. Par exemple, huit stations météorologiques ont été construites afin d’optimiser l’usage des pesticides, permettant une réduction de 30% de leur utilisation. "En diminuant les traitements, nous avons plus de bénéfices économiques et nous améliorons la protection de l’environnement", dit Frosina Gjorgjievska, agricultrice de 56 ans qui vit à Resen, localité de Macédoine du Nord.
Mais les spécialistes jugent qu’il faut en faire davantage pour protéger le lac, et pour commencer, mieux appliquer des accords signés par la Macédoine du Nord, la Grèce et l’Albanie en 2012. Les défenseurs de l’environnement demandent aux fermiers de se mettre à l’agriculture biologique et aux autorités d’investir dans le tourisme durable. "Nous voulons conserver l’authenticité de Prespa, sa beauté, tout en continuant à en bénéficier", dit l’écologiste Marija Eftimovska, 42 ans.