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Balle pelote : l’apothéose de la saison entre deux équipes wallonnes, une première dans l’histoire !

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Les quinze, les belles chasses, les "bien livré colo", tout un vocabulaire qui a encore résonné durant la saison de balle pelote. Le dénouement est proche avec la finale des play-off du championnat ce week-end. Une finale qui fera la part belle au Hainaut occidental puisqu’elle opposera Thieulain, déjà titré en 2019, au voisin d’Isières. L’affiche est historique puisque c’est la toute première fois dans la grande histoire du jeu de balle que deux équipes hennuyères et même wallonnes vont se disputer le titre de champion de Belgique. La finale se jouera en aller-retour avec la première rencontre samedi à Isières et la seconde dimanche à Thieulain.

"Une finale c’est déjà spécial. Il faut pouvoir y arriver et prendre connaissance des efforts fournis durant une saison complète" se réjouit Donatien Delbecq, le petit milieu de Thieulain. "Mais une telle affiche, c’est encore plus particulier. Affronter un club voisin où l’on a beaucoup d’amis, c’est très spécial et je pense que ça va être énorme !" Pour une discipline en perte de vitesse et sur le déclin depuis des années, les amateurs ne pouvaient rêver mieux en termes de propagande. "On peut déjà s’attendre à ce qu’énormément de gens viennent nous encourager. Ce sera une belle finale" a déjà hâte Dimitri Dupont, le capitaine d’Isières.

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Pour nos deux interlocuteurs, cette finale sera d’autant plus particulière que leurs chemins vont se croiser. La saison prochaine, ils rejoindront l’équipe adverse. La balle pelote est ainsi faite qu’avant même le début de la saison en cours, les transferts pour le prochain exercice sont déjà effectués. A Thieulain, on a indiqué la porte de sortie à Donatien pourtant présent au club depuis de longues années. Une décision dure à accepter. "J’ai des engagements envers le club et je les honorerai jusqu’au bout. Le comité n’a pas respecté les siens envers moi en début d’année mais cela ne m’empêchera pas de tout faire pour l’équipe. Mon objectif est toujours d’être champion de Belgique avec Thieulain. Ce que l’on me reproche ? D’avoir un trop gros caractère. Oui j’ai un caractère de gagneur et sur un terrain, je ne lâcherai jamais rien pour mon équipe. Mais me faire partir juste pour mon caractère, je ne suis pas d’accord" regrette-t-il. Pour le remplacer, le club est allé chercher Dimitri Dupont à Isières. Le Gant d’Or 2021 (prix qui récompense le meilleur joueur de la saison ndlr) va connaître un tout autre environnement. "Après des années à Isières, il s’agira d’une nouvelle expérience. Les supporters et le comité seront différents. Pour moi, ce sera nouveau mais tant que la finale n’est pas finie, je n’y pense pas encore. Avec l’équipe, on est en train d’écrire une belle histoire et durant les deux prochaines luttes, je vais tout donner. J’ai toujours les couleurs d’Isières dans mon cœur et je vais tout faire pour être sacré champion" poursuit le grand milieu. Les deux hommes se connaissent bien et se côtoient sur les ballodromes depuis des années. Leur transfert respectif et cette finale n’influenceront pas leur relation. "Peu importe le vainqueur, il n’y aura pas de perdant. Il ne faut pas oublier qu’à la base, nous sommes des amis. On joue l’un contre l’autre depuis que l’on a cinq ans et l’on s’est toujours respecté" explique Donatien Delbecq. "Quoi qu’il arrive, peu importe le gagnant, on sera content" renchérit Dimitri Dupont.

Donatien Delbecq disputera son dernier match avec Thieulain avant de rejoindre Isières

"Nous avions trois objectifs : le championnat de Belgique, le Grand-Prix de la Grand-Place de Bruxelles et le tournoi de Sirault"

Sur papier, un favori se dégage clairement : Thieulain. L’équipe a dominé la phase classique du championnat et lors des play-off, elle a éliminé en demi-finale Kerksken, le tenant du titre et douze fois champion de Belgique ! Se hisser en finale était le minimum syndical "Avant une saison, on se parle et on envisage les objectifs que l’on a envie de remplir. Nous en avions trois : le championnat de Belgique, le Grand-Prix de la Grand-Place de Bruxelles et le tournoi de Sirault" détaille Donatien Delbecq. "Il nous manque juste le Sirault où, sans vouloir enlever le mérite de Mont-Gauthier, nous sommes battus par nous-même. Nous avons pratiquement atteint deux de nos trois objectifs en rejoignant la finale du championnat que nous voulons à présent remporter. Mais à ce stade, tous les compteurs sont remis à zéro. Même si on a clairement l’étiquette de favoris, nous devrons rester vigilants car Isières n’aura rien à perdre. Ils vont jouer libérés comme ils le font depuis le début des play-off" tempère le petit milieu thieulinois.

Dimitri Dupont (deuxième en partant de la gauche) voudra quitter Isières par la grande porte
Dimitri Dupont (deuxième en partant de la gauche) voudra quitter Isières par la grande porte © Fraternelle Isières

Isières, petit village de l’entité d’Ath voudra certainement rejouer un des moments forts de la Ducasse, le combat entre David et Goliath. La Fraternelle atteint la finale du championnat pour la première fois de son histoire et l’aborde dans le costume d'outsider sans la moindre pression "Ce qui nous arrive, c’est du bonus car nous n’avons pas réalisé un bon deuxième tour en championnat. Mais avec le système des play-off, on a su faire le job au bon moment" souligne Dimitri Dupont. "On a réussi l’exploit d’éliminer Maubeuge en quart de finale et contre Baasrode en demi-finale, c’était assez similaire. On a su jouer de manière soudée. Ce week-end, nous n’aurons pas de pression et nous partirons confiant. Isières n’a jamais connu une finale et nous avons écrit l’histoire du club. Ce qui vient n’est que du bonus et nous voulons nous faire plaisir ainsi qu’à nos supporters."

La balle pelote sans avenir. Vraiment ?

Instances dirigeantes très (trop ?) conservatrices, manque de reconnaissance et de visibilité ("demandez à un enfant de choisir entre le football et le jeu de balle et il se dirigera vers le football qui est plus médiatisé et mieux mis en valeur" regrette Donatien Delbecq), la balle pelote connaît une crise profonde. Les clubs disparaissent et le nombre d’affiliés est en chute. Certains osent même parler d’un sport qui n’a plus trop d’avenir. "Plusieurs joueurs ont déjà essayé de faire évoluer le sport mais ils n’ont pas forcément été suivis." poursuit le Thieulinois. "D’un autre côté, j’ai 32 ans et cela fait quinze ans que j’entends que c’est la fin du jeu de balle. Force est de constater que quinze plus tard on y joue toujours. Je vais de temps en temps voir des équipes de jeunes et j’y vois d’excellents joueurs. Il faut juste leur laisser le temps d’arriver. Tant que des amateurs de balle pelote initieront leurs enfants à cette discipline, cela ira. Mais le jour où il n’y en aura plus, ce sera la fin du jeu de balle. Mais ce n'est pas pour tout de suite" conclut le futur joueur d’Isières qui veut rester optimiste pour le futur.

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