Des dizaines d'agences fermées, des milliers d'emplois supprimés: pour faire face à la crise économique sans précédent qui frappe le Liban depuis plus de deux ans, les banques naguère considérées comme un fleuron de l'économie ont considérablement réduit la voilure.
A son apogée, le secteur bancaire représentait trois fois le PIB du Liban, avec des dépôts totalisant plus de 150 milliards de dollars (environ 131 milliards d’euros). Les prêts à intérêts avantageux pour l'habitat, l'achat de voitures ou les voyages contribuaient au succès des banques, qui étaient alors une fierté nationale.
Mais avec la pire crise économique que ce petit pays de six millions d'habitants ait connu depuis plus d'un siècle, tout s'est effondré.
A commencer par le volume des prêts, passé de 59 milliards de dollars en 2018 (51,9 milliards d'euros) à 29,2 milliards de dollars (25,6 milliards d'euros) fin 2021, calculé au taux de change officiel de la livre libanaise, selon l'Association des banques du Liban (ABL).
Autre conséquence, les banques ont imposé des restrictions sur les retraits en devises et empêché les transferts d'argent à l'étranger. Ces mesures ont limité l'accès aux comptes, notamment en dollars américains.
Et les accrochages entre des clients en colère voulant retirer leurs économies et des employés appliquant les consignes en vigueur sont devenus fréquents.