Invitée d’honneur du Klarafestival, Barbara Hannigan est au micro de Camille De Rijck. Elle nous parle de son nouvel album Sehnsucht, une forme de mélancolie et nostalgie, ce vague à l’âme viennois de fin de siècle. Ce vendredi 17 mars, son documentaire I’m a Creative Animal sera projeté à Bozar, l’occasion pour nous de revenir sur une fascinante personnalité aux multiples facettes.
Barbara Hannigan répondait présente pour l’émission Chambre avec vue depuis sa maison du Finistère, entourée de ses trois chats. La soprano et cheffe d’orchestre sort son disque nommé Sehnsucht chez Alpha. Le terme "sehnsucht" n’est pas réellement traduisible en français, on pourrait qualifier cela d’une mélancolie profonde passée à travers les générations, un son qui bercera l’âme viennoise de la fin du 19e siècle.
Barbara Hannigan personnifie une voix mais aussi une présence sidérante. L’invitée d’honneur du Klarafestival vit la musique et l'incarne dans sa globalité. Pour l’artiste, la musique représente quelque chose d’animal, relatif à l’instinct. Une "chose primale", qui vient du fond de son âme.
Celle qui dit être "intéressée par les chemins un peu inconnus" a su se faire sa propre voie, allant vers la musique contemporaine, en s’affranchissant des traditions vocales pour oser expérimenter avec sa voix, son corps et sa présence.
Pour l’ouverture du Klarafestival, la cheffe a dirigé la Quatrième symphonie (1899-1900) de Gustav Mahler (1860-1911). Pour elle, la symphonie et son fameux quatrième mouvement chanté – "peut-être la seule œuvre qui parle d’asperges" – est une forme d’activisme social chez le compositeur : "Je pense que c’est un commentaire politique et social sur l’état de pauvreté dans la société et les niveaux de vie différents à Vienne ou dans l’Europe à ce moment".