"Bardot" : la série qui fait renaître l’icône du cinéma français

En décembre, Bardot, qui fêtera ses 89 ans cette année, avait affirmé au JDD, avec son franc-parler habituel, n’être "même pas au courant de ce truc". "Je m’en moque : la seule chose qui importe, c’est ma vraie vie avec moi dedans, et pas des biopics à la con !", avait-elle tonné.

A l’inverse, Danièle Thompson assure lui avoir écrit pour l’informer "de cette aventure": "Elle m’a répondu très gentiment qu’elle voulait qu’on la laisse tranquille et qu’elle nous faisait confiance".

En retraçant un pan de la vie de l’actrice, la cinéaste a voulu décrire "les passions que cette créature hors normes a déchaînées".

Et "parler" de la France des années 50 : "Même avec un destin aussi exceptionnel, on n’échappe pas aux carcans, aux interdictions, aux jugements de l’époque, plus proche du XIXe siècle que d’aujourd’hui".

"Elle aime les hommes et l’assume. Ça ne se faisait pas à l’époque d’avoir un amant après l’autre et ça ne se disait pas", ajoute la réalisatrice de 81 ans, fille du cinéaste Gérard Oury.

Femme libre avant l’heure, Bardot est insultée dans la rue par des passants qui lui reprochent ses mœurs. La série évoque aussi sa grossesse, dont elle dira plus tard qu’elle n’était pas désirée.

B.B. est dépeinte comme une star de plus en plus seule, dont la vie privée est épiée et que certains proches vendent aux paparazzis. Car, selon Danièle Thompson, "cette liberté qu’elle a incarnée s’est retournée contre elle".

Destinée à être diffusée à l’étranger, la série montre "ce que ça fait à une jeune fille de devenir une superstar. Ça résonne avec les réseaux sociaux", selon Judith Rochelois, coproductrice avec Pascal Breton, à qui revient l’idée originale.

Le casting mêle jeunes acteurs – dont Victor Belmondo (petit-fils de Jean-Paul) dans le rôle de Roger Vadim ou Oscar Lesage dans celui de son deuxième mari Jacques Charrier – et comédiens confirmés – comme Géraldine Pailhas et Hippolyte Girardot (ses parents) ou Yvan Attal (le producteur Raoul Lévy).

Cinquante ans après que Bardot a arrêté le cinéma, c’est l’occasion pour les plus jeunes de la redécouvrir en comédienne annonciatrice de la révolution sexuelle, elle qu’ils connaissent surtout comme pasionaria des animaux aux positions réactionnaires et souvent polémiques.

Mais, pour Christopher Thompson, ces deux visages ne s’opposent pas : "A 15 ans, à 22, à 26, tout ce qu’elle provoque, c’est parce qu’elle est sans filtre, complètement naturelle. Aujourd’hui, elle est encore la même personne, sans filtre".