Comment lutter contre la mortalité de poissons au barrage de Nisramont ? La question se pose depuis quelques années déjà et est revenue dans l’actualité la semaine dernière dans le journal l’Avenir.
La Fédération des pêcheurs de l’Ourthe tire à nouveau la sonnette d’alarme. Dernièrement, des poissons morts ont été découverts non pas près des turbines qui produisent l’eau potable mais près de celles qui servent à fabriquer de l’électricité. " La SWDE, la société wallonne des eaux exploite ici, au barrage de Nisramont, 2 turbines hydroélectriques qui nous posent énormément de dégâts au niveau de l’aspiration. Des poissons viennent s’écraser sur les grilles, et d’autres petits poissons, batraciens etc. passent dans les turbines hydroélectriques ", explique Alain Georges, vice-président de La Fédération des pêcheurs de l’Ourthe. Ce dernier parle de 400 à 500 kilos de poissons morts par an. La SWDE reconnaît la problématique mais évoque, elle, trois sacs de poissons morts pour les 12 derniers mois.
Plusieurs réunions entre les différentes parties ont déjà eu lieu ces dernières années, mais aucune solution n’a encore été trouvée. " Il y a des solutions qui ont été, par exemple, imaginées du côté de la centrale de Tihange, mais ces solutions-là manifestement ne fonctionnent pas très bien. Il faut aussi voir quel est le coût de la mise en œuvre d’éventuelles solutions et donc de voir si le problème ou l’enjeu vaut cette dépense ", rétorque Benoît Moulin, porte-parole de la SWDE. Il rappelle aussi que la centrale hydroélectrique de Nisramont est indispensable pour diminuer la facture énergétique de la SWDE et sa dépendance aux énergies fossiles.
La SWDE précise, par ailleurs, que pour fournir une bonne partie de la province de Luxembourg en eau potable, le barrage de Nisramont est incontournable : " La station de potabilisation de Nisramont est vitale, il sera difficile de s’en passer ".
Quoi qu’il en soit, La Fédération des pêcheurs de l’Ourthe est déterminée et n’exclut pas d’aller en justice si aucune solution n’est trouvée d’ici l’hiver prochain. " S’il n’y a pas de solution, nous ferons tout pour faire arrêter la centrale hydroélectrique ici au barrage. Nous ne voulons pas en arriver là mais il faut maintenant trouver une solution ", conclut Alain Georges.