À l’occasion de sa venue à Bruxelles, nous avons pu poser quelques questions au réalisateur de “La famille Addams” et “Men in black”.
Comment votre expérience en tant que directeur de la photographie vous a servi durant votre carrière comme réalisateur ?
Aussi bien en tant que directeur de la photographie que réalisateur, j’ai toujours senti que la caméra pouvait être un personnage sur le film et pas seulement un appareil d’enregistrement. Quand on regarde à mon travail comme directeur de la photographie, que ce soit sur “Blood simple”, “Arizona Junior”, “Balance maman hors du train”, la caméra joue un rôle de participant actif dans le film. Il y a un plan dans “Blood simple” où la caméra suit le rebord d’un bar sauf qu’il y a un ivrogne sur celui-ci. Elle passe donc au-dessus de lui avant de reprendre sa route, ce qui est complètement bizarre. En tant que metteur en scène, je continue d’utiliser la caméra comme une source de comédie. La plupart des réalisateurs utilisent la caméra pour enregistrer des dialogues et ne pensent pas à comment la caméra peut être drôle. Je n’ai fait que des comédies donc je pense aussi que l’objectif utilisé a son importance. Dans “Balance maman”, on a utilisé des objectifs à très grand angle, 17 et 21 millimètres. Billy Cristal était la costar du film et quand il a tourné son film suivant, “La vie, l’amour, les vaches”, ils ont utilisé des téléobjectifs. Billy m’a alors appelé et m’a dit qu’il était inquiet car ils utilisaient du 50 et 75 millimètres. Je lui ai alors dit “Ce ne sera pas un film drôle”. Je pense donc que, en tant que directeur de la photographie mais aussi réalisateur, une de mes contributions était que la caméra joue un rôle actif dans le storytelling.