Le Covid Safe Ticket, un "pass sanitaire", pourrait entrer en vigueur le 1er octobre dans la Région de Bruxelles-Capitale pour les personnes de plus de 16 ans, dans les bars, restaurants et discothèques et dans d’autres secteurs d’activité. Il serait obligatoire dès 12 ans pour les événements de masse, les visites dans les hôpitaux et dans les maisons de repos.
Mais, tempère le ministre de la Santé bruxellois, Alain Maron, cela dépendra de la situation sanitaire.
En raison de la situation sanitaire à Bruxelles
Durant l’été et en septembre 2021, "une augmentation inquiétante du nombre d’infections et d’admissions à l’hôpital a été observée à Bruxelles. Il a également été noté qu’un grand nombre de personnes n’avaient pas été vaccinées", peut-on lire dans le texte qui précise les nouvelles mesures dont la rédaction de la RTBF a pu prendre connaissance.
Comme prévu lors des comités de concertations précédents, les entités fédérées, la Région Bruxelles-Capitale en particulier, ont demandé que le Covid Safe Ticket puisse être utilisé dans "les endroits où la transmission et/ou la super propagation sont les plus probables". Sont clairement visés : les lieux de vie nocturne, les événements de masse, les projets pilotes, l’Horeca, les centres de sport et de fitness, mais aussi les établissements relevant des secteurs culturels, festif et récréatifs. Dans l’Horeca, par exemple, les risques épidémiologiques sont jugés plus grands en raison de la présence prolongée de personnes dans la même pièce, souvent sans ventilation suffisante.
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Dans tous ces secteurs, si la situation épidémiologique le justifie, une entité fédérée pourrait rendre le Covid Safe Ticket obligatoire.
A Bruxelles, le pass sanitaire (Covid Safe Ticket) pourrait donc devenir obligatoire dans l’Horeca, les dancings, les discothèques, les clubs de sport et de fitness, les foires commerciales et les congrès, les structures appartenant au secteur culturel, festif et récréatif et les établissements de soins résidentiels pour personnes vulnérables.
A partir de 16 ans, voire 12 ans dans certains cas
Le Covid Safe Ticket, étendu à de nouveaux secteurs comme l’Horeca ou les salles de sport ne devrait pas être appliqué aux jeunes de moins de 16 ans. Les responsables politiques estiment que l’application aux moins de 16 ans ne serait pas "nécessaire et proportionnelle". Pas question pour les autorités d’exclure des jeunes de certaines activités alors qu’ils n’ont pas la possibilité de choisir personnellement de se faire vacciner ou non, l’accord des parents restant nécessaire.
En revanche, les jeunes, à partir de 12 ans devraient montrer patte blanche et disposer d’un Covid Safe Ticket pour accéder à des établissements de soins résidentiels pour personnes vulnérables. Pour les événements de masse et les expériences et projets pilotes, le Covid Safe Ticket pourrait aussi être appliqué aux enfants à partir de 12 ans.
Pas de Covid Safe Ticket dans les écoles, les transports en commun...
Les entités fédérées ont cependant décidé que le Covid Safe Ticket ne pourrait toujours pas être appliqué dans la sphère privée et (entre autres) les services essentiels tels que, notamment, les transports publics, les services publics, les activités éducatives (telles que les écoles maternelles, primaires et secondaires, les universités et écoles supérieures, les académies d'art, les écoles de ballet,...) et les magasins et centres commerciaux.
L'objectif, précisent les entités fédérées dans le projet de texte, "est de ne pas permettre que l'utilisation du Covid Safe Ticket constitue une intrusion trop importante dans la vie privée des personnes".
A Bruxelles, pas avant le premier octobre
Plusieurs étapes sont encore nécessaires avant l’introduction de telles mesures.
Même s’il n’y a que la Région bruxelloise qui envisage d'aller dans cette direction, les autres entités fédérées doivent aussi marquer leur accord. L’accord de coopération doit ainsi encore être approuvé en comité de concertation, ce qui devrait être réalisé ce mercredi par voie électronique.
Ensuite, le Conseil d’Etat doit être consulté, ce qui ouvrira ensuite la voie à un débat au Parlement bruxellois. Il appartiendra ensuite au gouvernement bruxellois de déterminer quels secteurs seront concernés.
"En principe, les règles sanitaires actuelles sont d’application jusqu’à la fin de ce mois. Ce serait donc bien si l’on pouvait faire la jonction en l’introduisant en octobre", a indiqué à l’agence Belga, mercredi, Zeynep Balci, porte-parole du ministre-président bruxellois.
Nous introduirons le coronapass si et seulement si la situation épidémiologique se détériore sérieusement
Du côté du cabinet du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron, on explique que l'élargissement du Covid Safe Ticket dans la capitale ne sera appliqué que si la situation épidémiologique et le nombre de contaminations devaient sérieusement se dégrader. "Nous introduirons le coronapass si et seulement si la situation épidémiologique se détériore sérieusement. Et si et seulement si nous pouvons de la sorte éviter de devoir fermer certains secteurs et activités", a commenté le porte-parole du ministre Maron à l'agence Belga.
De son côté, le ministre-président Rudi Vervoort souligne aussi que l'introduction du pass n'est pas encore une certitude. Mais, "les chiffres ne sont pas bons. Nous devons donc avoir ce moyen à disposition".
Qu'est-ce que le Covid Safe Ticket ?
Pour rappel, le Covid Safe Ticket, peut être obtenu après deux doses de vaccin (et une période d’attente de deux semaines) après un test PCR négatif ou après une guérison du Covid. Il peut déjà être réclamé en Belgique pour les événements de masse, c’est-à-dire ceux qui rassemblent plus de 200 personnes en intérieur et 400 personnes en extérieur.
À partir du 1er octobre, ce sera possible pour les événements à partir de 500 visiteurs à l’intérieur et de 750 visiteurs à l’extérieur. Par contre, le Covid Safe Ticket sera obligatoire pour les événements comptant 3000 visiteurs à l’intérieur et 5000 visiteurs à l’extérieur (toujours avec un maximum de 75.000).
Actuellement, 38% des 18-24 ans et 27% des 16-17 ans sont entièrement vaccinés à Bruxelles. Les 25-34 ans sont quant à eux à 50% entièrement vaccinés, alors que les tranches d’âge supérieur atteignent les 60 à 80%. Si la vaccination des jeunes n’accélère pas d’ici le 1er octobre, cette mesure devrait empêcher beaucoup de jeunes adultes d’accéder à ces lieux de fête et de détente.