Bastogne, Waremme, Soignies… Voici les communes les plus prisées en Wallonie pour s’installer d’ici 2035

Un cadre vert et de l’accessibilité : c’est ce que cherchent les Wallons pour leur nouveau logement.

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Par Marie-Laure Mathot

Il ne s’agit en rien de "prédire" l’avenir mais bien de "tracer les grandes tendances de la population". L’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique ne se change pas en Madame Irma dans son rapport de recherche sur les Perspectives de population et des ménages des communes wallonnes à l’horizon 2035 mais se base sur les derniers chiffres du Bureau fédéral du Plan pour évaluer les communes où la population va le plus augmenter.

Sur le podium des arrondissements les plus prisés, on retrouve Bastogne en première place. Waremme et Soignies se partagent la deuxième place du podium et Nivelles occupe la 3e place. En bas du "classement", Charleroi et Philippeville.

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Un classement ? Pas vraiment. Pour l’Institut, il est important de rappeler qu’il n’y a pas de gagnants et de perdants mais il s’agit plutôt d’anticiper les politiques en fonction de l’évolution du nombre d’habitants.

"Une forte croissance de population oblige à une adaptation réfléchie des infrastructures, alors qu’une stagnation, voire une légère perte de population, permet de s’attaquer à l’amélioration de l’existant", écrivent les auteurs.

De nouvelles crèches ?

Par exemple, est-il opportun de construire de nouveaux lotissements dans des endroits où la population va augmenter ? Ou encore, serait-il judicieux de construire de nouvelles crèches là où les jeunes familles vont s’installer ?

Là où les jeunes ménages s’installent

Car c’est bien la cause principale de l’augmentation ou non de la population dans une commune : la migration des Belges. Plus encore que le nombre de naissances ou de décès, ce sont là où les ménages décident de s’installer qui génère une croissance de la population. Et que cherchent ces jeunes familles ? De la nature et des prix abordables selon l’étude.

"Le souhait d’habiter dans un cadre plus vert ainsi que les prix élevés des logements et des terrains à bâtir font partie des facteurs qui incitent les jeunes ménages à chercher des résidences dans des communes de plus en plus éloignées des pôles d’emploi bruxellois, de Luxembourg-ville ou de Liège et de Namur."

C’est ainsi que les communes autour de Ciney au sud-est de la province de Namur ou des communes luxembourgeoises comme Manhay et Libin attirent les familles et connaissent aussi une hausse du nombre de retraités.

Mais ce n’est pas pour autant que les communes aux alentours de Bruxelles et de Luxembourg-ville sont délaissées. Bien au contraire.

La population dans les communes aux alentours de Bruxelles et du Luxembourg va encore augmenter mais certaines communes plus rurales près des grands axes routiers aussi.
La population dans les communes aux alentours de Bruxelles et du Luxembourg va encore augmenter mais certaines communes plus rurales près des grands axes routiers aussi. © Iweps

La ville s’étale

"En termes relatifs (taux de croissance), les plus fortes hausses se situent surtout aux limites des zones touchées par la périurbanisation." Comprenez : les communes avoisinant les grandes villes comme Bruxelles ou Luxembourg ont tendance à "s’étaler" ce qui risque d’urbaniser encore davantage ces territoires loin des centres-villes… mais pas trop loin non plus. "La périurbanisation provoque une extension progressive de l’urbanisation sur le territoire, en créant des quartiers résidentiels diffus de plus en plus éloignés des centres multifonctionnels."

Ainsi, autour de Luxembourg-ville, les communes frontalières comme Attert, Fauvillers ou Bastogne attirent le plus de monde. Mais aussi un peu plus loin comme à Léglise ou Bertogne. Ces communes ont en effet l’avantage de répondre à l’envie de campagne tout en étant tout près des autoroutes.

Au nord de la Région, tout près de Bruxelles, les communes du Brabant wallon ont toujours la cote malgré le prix des habitations. Certains choisissent donc tout de même le nord du Namurois et les arrondissements de Huy et Waremme ainsi que des communes hennuyères autour de Soignies.

Les petites villes et le centre du BW délaissés

Verviers, Tournai et Charleroi, par contre, font partie des grandes villes qui vont perdre de la population dans les 15 prochaines années. "Les autres communes affichant des taux de croissance négatifs se situent dans le Hainaut, notamment au sud et à l’est de Charleroi, au sud de Tournai, à l’est de Liège, ainsi que dans des zones éloignées des grands centres pourvoyeurs d’emplois : particulièrement le long de la frontière française, au nord de la province de Luxembourg et au sud-est de celle de Liège."

Le centre du Brabant wallon va également voir sa population reculer. En cause : l’âge de ses habitants. "Le centre du Brabant wallon devrait connaître également un recul de population dû au vieillissement rapide de ses communes qui ont connu l’essentiel de la périurbanisation de Bruxelles avant les années 2000 (augmentation des populations de plus de 65 ans conjuguée à une diminution des moins de 20 ans) ; mais aussi au fait que beaucoup de jeunes adultes se domicilient dans une autre commune."

Augmenter le nombre de logements mais de quel type ?

Si trois-quarts des communes wallonnes voient leur population augmenter, faut-il y construire de nouveaux logements ? C’est plus complexe que cela, répond l’Iweps. Il faut en effet tenir compte des logements inoccupés, des secondes résidences ou encore des colocations. Mais ce n’est pas pour autant que ces prospectives sont à jeter à la poubelle dans l’aménagement du territoire wallon et de sa mobilité.

Encore faut-il savoir les types de ménages qui viennent s’installer sur un territoire pour savoir les logements à imaginer. Avec une population de plus en plus vieille, il y a de plus en plus de ménages de deux personnes qui aboutissent à un ménage d’une personne quand un partenaire décède. Et puis, "se sont développées, suite notamment à l’augmentation des divorces et autres séparations, de nouvelles formes de ménages résultant de la transformation de la vie familiale dans nos sociétés – les familles monoparentales ou encore les personnes séparées vivant seules."

Résultat : il y a davantage de ménages mais plus petits.

Plus de ménages mais de plus petite taille d’ici 2035 en Wallonie.
Plus de ménages mais de plus petite taille d’ici 2035 en Wallonie. © Iweps

"Le nombre total de ménages augmente compte tenu du nombre de plus en plus élevé de personnes isolées, mais également de ménages de deux personnes. Ceci aboutit à une diminution progressive de la taille moyenne des ménages privés en Wallonie, qui atteint 2,3 personnes en 2020."

Plus la zone est foncée, plus le nombre de ménages y augmente et donc plus la demande de logements y sera forte.
Plus la zone est foncée, plus le nombre de ménages y augmente et donc plus la demande de logements y sera forte. © Iweps

Sur la carte ci-dessus, plus la zone est foncée, plus le nombre de ménages y augmente et donc plus la demande de logements y sera forte. De quoi inspirer nos décideurs.

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