La ville s’étale
"En termes relatifs (taux de croissance), les plus fortes hausses se situent surtout aux limites des zones touchées par la périurbanisation." Comprenez : les communes avoisinant les grandes villes comme Bruxelles ou Luxembourg ont tendance à "s’étaler" ce qui risque d’urbaniser encore davantage ces territoires loin des centres-villes… mais pas trop loin non plus. "La périurbanisation provoque une extension progressive de l’urbanisation sur le territoire, en créant des quartiers résidentiels diffus de plus en plus éloignés des centres multifonctionnels."
Ainsi, autour de Luxembourg-ville, les communes frontalières comme Attert, Fauvillers ou Bastogne attirent le plus de monde. Mais aussi un peu plus loin comme à Léglise ou Bertogne. Ces communes ont en effet l’avantage de répondre à l’envie de campagne tout en étant tout près des autoroutes.
Au nord de la Région, tout près de Bruxelles, les communes du Brabant wallon ont toujours la cote malgré le prix des habitations. Certains choisissent donc tout de même le nord du Namurois et les arrondissements de Huy et Waremme ainsi que des communes hennuyères autour de Soignies.
Les petites villes et le centre du BW délaissés
Verviers, Tournai et Charleroi, par contre, font partie des grandes villes qui vont perdre de la population dans les 15 prochaines années. "Les autres communes affichant des taux de croissance négatifs se situent dans le Hainaut, notamment au sud et à l’est de Charleroi, au sud de Tournai, à l’est de Liège, ainsi que dans des zones éloignées des grands centres pourvoyeurs d’emplois : particulièrement le long de la frontière française, au nord de la province de Luxembourg et au sud-est de celle de Liège."
Le centre du Brabant wallon va également voir sa population reculer. En cause : l’âge de ses habitants. "Le centre du Brabant wallon devrait connaître également un recul de population dû au vieillissement rapide de ses communes qui ont connu l’essentiel de la périurbanisation de Bruxelles avant les années 2000 (augmentation des populations de plus de 65 ans conjuguée à une diminution des moins de 20 ans) ; mais aussi au fait que beaucoup de jeunes adultes se domicilient dans une autre commune."
Augmenter le nombre de logements mais de quel type ?
Si trois-quarts des communes wallonnes voient leur population augmenter, faut-il y construire de nouveaux logements ? C’est plus complexe que cela, répond l’Iweps. Il faut en effet tenir compte des logements inoccupés, des secondes résidences ou encore des colocations. Mais ce n’est pas pour autant que ces prospectives sont à jeter à la poubelle dans l’aménagement du territoire wallon et de sa mobilité.
Encore faut-il savoir les types de ménages qui viennent s’installer sur un territoire pour savoir les logements à imaginer. Avec une population de plus en plus vieille, il y a de plus en plus de ménages de deux personnes qui aboutissent à un ménage d’une personne quand un partenaire décède. Et puis, "se sont développées, suite notamment à l’augmentation des divorces et autres séparations, de nouvelles formes de ménages résultant de la transformation de la vie familiale dans nos sociétés – les familles monoparentales ou encore les personnes séparées vivant seules."
Résultat : il y a davantage de ménages mais plus petits.