Dans cet album cartonné, Emile Bravo décrit la première aventure du petit groom rouge qui traverse l’entièreté de la deuxième guerre mondiale. Sans rien occulter des horreurs du conflit mais avec une fraîche délicatesse, "L’espoir malgré tout" renouvelle complètement notre regard sur ce personnage phare de la BD belge.
Dans cette histoire, Spirou ne part pas au front. Il ne peut pas tuer. Mais il vit toutes les souffrances que les enfants de cette époque ont subies. Emile Bravo, scénariste et dessinateur, explique qu’il a voulu faire transparaître les témoignages qu’il a reçus : " Les gens m’ont dit qu’ils avaient passé ces quatre années dans l’angoisse, la faim ou le froid l’hiver. J’ai voulu rappeler ces sensations-là ".
Une rigueur historique
De l’assaut des parachutistes allemands sur le fort d’Eben Emael, à la caserne Dossin d’où partent les juifs vers Auschwitz, les images d’époque prouvent que tout est dessiné et raconté avec une extrême rigueur historique. Autant d’évènements qui font passer Spirou de la naïveté à la gravité, mais Emile Bravo, réussit l’exploit de parler de tout en mettant en scène un minimum de violence.
C’est particulièrement vrai pour la Shoah, évoquée au travers du destin de Félix, le peintre et ami de Spirou. " Ce peintre a vraiment vécu durant cette période à Bruxelles et a subi les conséquences de l’oppression… son histoire résume la ruine d’une culture, d’une civilisation, le triomphe de la mort ".
En plus de 300 pages et quatre albums, Emile Bravo parvient à nous faire découvrir un autre héros que celui que l’on pensait connaître.
Pour les amateurs de BD, rendez-vous jusqu’au 3 juillet 2022, à Train World à Bruxelles, pour l'Exposition "Spirou par Emile Bravo. Une enfance sous l'Occupation".