Les inondations de juillet 2021 continuent d’impacter fortement les sociétés de pêche actives le long de la Vesdre. Elles enregistrent une diminution de parfois la moitié de leurs membres, au point de menacer leur existence.
La Ligue royale des Pêcheurs de l’Est est une des plus importantes sociétés de pêche de Wallonie. Elle est également concernée.
En parcourant la vallée de la Vesdre, il n’est pas rare de voir des engins de chantiers dans le lit de la rivière. Ils réparent toujours berges et autres infrastructures. C’est une des causes des problèmes rencontrés par les pêcheurs : " Vous avez encore des machines à gauche et à droite, qui sont en train de gratter le lit de la rivière. Donc il y a un colmatage à peu près partout et donc il y a une mortalité dans la reproduction de cette année-ci dans les truites qui se sont reproduites en rivière. Deuxièmement, une machine passe, arrache des arbres, et les seuls qui restent encore sont attaqués par les castors, donc ça va être un problème sans fin. On pourrait retrouver des zones qui pourraient être des caches à truites ou à batraciens. Ça serait des caches pour une biodiversité qui serait très importante ", détaille Pascal Crul, président de la Ligue.
La Ligue royale des Pêcheurs de l’Est a perdu 600 de ses 2400 membres depuis les inondations. Car aussi la rivière a changé. Même les plus chevronnés ne la reconnaissent plus : " Moi-même, qui fréquente la rivière depuis plus de 20 ans, je dois prendre mon bâton et regarder. Il y a des endroits où j’avais de l’eau jusqu’aux genoux et maintenant j’en ai jusqu’au nombril, voire jusqu’aux aisselles. Donc il faut faire très attention. Il faut aussi faire attention aux obstacles qui sont invisibles et qui n’ont pas encore été ressortis de la rivière ", confirme-t-il.
Quant au délai pour que la Vesdre retrouve une situation acceptable pour les pêcheurs, il n’est pas très optimiste : " Pour moi, il faut compter une dizaine d’années ", confie-t-il.
Ce mercredi, nous avons parcouru la Vesdre entre Dolhain et Nessonvaux. Nous n’y avons pas vu un seul pêcheur.