Belgique : les émissions de gaz à effet de serre plus hautes de 2% en 2019 qu’en 2014

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Qu’a rejeté la Belgique comme gaz à effet de serre entre 2008 et 2019 ? Est-ce que ça va mieux, docteur ? Quelles sont les autres émissions atmosphériques de notre pays sur cette période ? Le bureau du plan a fait les comptes. Et ça dépend des gaz. Plongée dans nos émissions, non pas de radio ou de télévision, mais… de pollution.

Les gaz à effets de serre : une baisse puis une remontée

Sur l’ensemble de la période, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué en Belgique. L’indice GES qui mesure l’effet de réchauffement de la planète des principaux gaz à effet de serre a baissé d’environ 16%, grâce à une diminution des émissions des ménages et de certains secteurs d’activité comme les transports, l’énergie ou les secteurs industriels (respectivement -26%, - 24% et – 18%).

Jusqu’en 2014, donc, cela a été mieux, mais à partir de ce point le plus bas de la période, les émissions sont reparties à la hausse, pour ensuite fléchir un peu jusqu’en 2019. C’est la raison pour laquelle, il y a 2 ans, les émissions de gaz à effet de serre dépassaient encore de 2%, leur niveau de 2014.

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Ce sont les secteurs industriels agrégés (c'est-à-dire l’industrie manufacturière, la distribution d’eau, le traitement des déchets, la collecte et le traitement des eaux usées et la construction) qui constituent les émetteurs de gaz à effet de serre les plus importants.

La part des ménages est stable et oscille autour de 20%. Seuls les secteurs primaire et tertiaire ont vu leur part augmenter pour atteindre 11% (secteur primaire) et 9% (secteur tertiaire). La part du secteur énergétique, elle, a diminué de 15% à 13%.

Les gaz à effet de serre recouvrent différentes catégories :

1. Le dioxyde carbone, l’ennemi principal

C’est le gaz le plus émis par les résidents belges. Il représente 86% des émissions totales en 2019. Mais les émissions sont en diminution de 16% sur la période 2008-2019.

2. Le méthane

Il représente 6% des émissions en 2019 et en diminue de 12% sur la période 

3. Le protoxyde d’azote

5% des gaz à effet de serre en 2019 et en baisse de 20% sur la période

4. Les gaz fluorés HFC, SF6_NF3 et PFC

Ils représentent ensemble 3% des gaz à effet de serre. Les deux premiers sont en augmentation (31% pour le HFC et 1% pur le SF6)

Les gaz fluorés PFC sont en diminution de 85%.

Les gaz acidifiants, une baisse continue

Un autre indice important pour mesurer les émissions atmosphériques est l’indice d’acidification (ACID) qui regroupe plusieurs gaz acidifiants :

1. Le dioxyde de soufre (SO2)

2. Les oxydes d’azote (NOx)

3. L’ammoniac (NH3)

L’ensemble des secteurs ont diminué leur production de ce type de gaz, et l’effort a été porté principalement par les secteurs de l’énergie (- 64%) et du transport (-51%).

Le secteur primaire et les secteurs industriels sont responsables de la grande majorité de ces émissions. La part des secteurs industriels a diminué entre 2008 et 2019 (de 32 à 25%), mais en revanche, celle du secteur primaire a augmenté (49% contre 36%). 

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Les gaz qui forment de l’ozone dans les couches inférieures de l’atmosphère : en net recul

Il y a ozone et ozone. La présence d'ozone dans les couches supérieures de l’atmosphère est essentielle à la vie sur terre, pour nous protéger du soleil et de ses rayons ultraviolets néfastes. Par contre, quand il y a de l’ozone dans les couches inférieures de l’atmosphère (qu’on appelle la troposphère), cela génère un smog estival, une pollution photochimique nuisible à la santé. C’est à ce moment-là que l’on a des "alertes ozone", qui recommandent aux personnes d’éviter le sport intensif en extérieur, par exemple. Cet ozone est néfaste pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires et perturbe la croissance des végétaux.

Les émissions de tous ces composants ont baissé entre 2008 et 2019, et principalement les émissions de monoxyde de carbone.

De quels gaz s’agit-il ?

Ces gaz responsables de la formation de l’ozone dans ces couches inférieures sont :

- Les oxydes d’azote (NOx) : ils contribuent en moyenne pour près de 60% à ces émissions mais sont en recul de 37%

- Le monoxyde de carbone (CO) : le plus en recul (-39%)

- Le méthane (CH4, en recul de 12%) et les autres composés organiques volatils (en recul de 29%)

Ce sont les secteurs industriels qui restent les principaux émetteurs de ces substances.

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Les particules fines : en diminution continue

Leur niveau est étroitement lié aux conditions hivernales et à l’utilisation de bois de chauffage. Quand les hivers sont plus rigoureux, comme en 2010 et 2013, on constate une hausse d’émissions. Ces particules fines provoquent une pollution atmosphérique locale et constituent un risque sanitaire. La plupart des secteurs ont réduit leurs émissions de 2008 à 2019.

Pour conclure ce tour d'horizon de ce que nous, les Belges, envoyons dans l'air, notons que les comptes s'arrêtent à l'année 2019, et que l'impact de la pandémie de Covid-19 en termes de réduction potentielle des émissions suite aux confinements n'a pas été pris en compte.

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