Bernadette Lafont est née à Nîmes le 28 octobre 1938. Son père est pharmacien. Sa maman est une femme au foyer très sévère. Devant l’impossibilité d’avoir un fils, un garçon, elle appelle d’ailleurs, sa fille Bernard. Elle oublie volontairement la désinence qui féminise le prénom. Ce qui peut paraître anodin mais qui pourtant marque les esprits d’un enfant. Qu’importe, Bernadette, fan de cinéma et de Brigitte Bardot, opte pour la féminité et suit des cours de danse à l’opéra de Nîmes. Peut-être qu’un jour, son image apparaîtra, à l’instar de celle de B.B. sur le grand écran. Elle ne pouvait mieux rêver. Le cinéma va lui tendre les bras à l’été 1955. Durant les vacances, elle rencontre l’acteur en vue de l’époque, Gérard Blain. Il répète la pièce " Jules César " dans les arènes de Nîmes. Le comédien sous le charme, s'empresse de l’épouser alors qu’elle n’a que 18 ans. Avec lui, elle monte à Paris où elle rencontre Truffaut.
Bernadette au physique parfait, une jolie cambrure grâce aux cours de danse qu’elle a suivis est très vite repérée par les jeunes cinéastes. Ce n’est pas ce qu’avait prévu son mari. Il ne souhaite pas que son épouse embrasse une carrière dans le 7ème art. Pourtant, Truffaut qui n’a que peu de moyens pour financer son film, lui confie un rôle ainsi qu’à Gérard Blain dans " Les Mistons ". Après cette première expérience, Bernadette prend goût au cinéma. Elle a trouvé sa vocation et devient très vite l’égérie de la nouvelle vague, contrepied du cinéma classique, sous la houlette de Chabrol, Malle, Costa-Gavras, Lautner, Molinaro,… Bernadette Lafont joue souvent des rôles qui mettent en avant ses courbes pulpeuses. Ce qui lui vaudra le surnom de "Vamp villageoise".
La critique se souvient de ses prestations dans "La maman et la Putain" en 1973 ou encore " Une belle fille comme moi ". En 1986, elle reçoit le César du meilleur second rôle dans "L’effrontée" de Claude Miller. L’actrice est également comédienne sur les planches. On la voit aux côtés de Brialy dans "Désiré" de Sacha Guitry, aux côtés de Galabru dans " La femme du boulanger " de Pagnol ou avec Bernard Tapis dans " Un beau salaud ". Bernadette Lafont continue à tourner dans les années 2000 pour le cinéma ou la télévision. Jouer, pour la comédienne au timbre de voix inimitable est une véritable thérapie, le meilleur moyen d’affronter les épreuves et les drames comme le décès de sa fille Pauline en 1988. Bernadette Lafont s’éteint le 25 juillet 2013 dès suite d’un arrêt cardiaque.