Fort de sa réussite dans le monde du cyclisme, Bernard Tapie veut reproduire le même schéma dans le football. En 1986, l’opportunité de racheter l’Olympique de Marseille s’offre à lui. Le club est devenu un géant en sommeil, végétant dans les bas-fonds du championnat de France, 10 ans après son dernier titre de champion. En plus des difficultés sportives, le club est aussi dans les embarras financiers mais Tapie se jette sur l’occasion et rachète le club phocéen pour un franc symbolique avec une ambition claire : remporter la Coupe d’Europe.
Après 3 années, l’OM a retrouvé son éclat perdu grâce à l’arrivée, chaque année, de joueurs talentueux comme Alain Giresse, Jean-Pierre Papin (arrivé du Club de Bruges), Abedi Pelé, Eric Di Meco, Franck Sauzée ou encore Eric Cantona. Des noms qui permettent aux Phocéens de faire le doublé Championnat-Coupe en 1988-1989, début d’une hégémonie bleue et blanche de quatre ans sur le football français.
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Mais chaque saison, malgré un recrutement intensif, les Marseillais n’arrivent pas à s’imposer sur la scène européenne. Tapie multiplie donc les entraîneurs sur le banc olympien Gérard Banide puis Gérard Gili qui parvient tout de même à atteindre la demi-finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des Champions, en 1990 mais voit son parcours arrêté par le Benfica et surtout une erreur d’arbitrage flagrante (Vata marque de la main). Un évènement frustrant pour le président qui estime que son club n’est pas assez respecté sur la scène européenne.
Il veut donc une pointure prestigieuse à la tête de son équipe et recrute l’entraîneur, champion du monde avec l’Allemagne durant l’été : Franz Beckenbauer. Mais l’aventure du Kaizer en Provence tourne vite court. Irrité par l’absence d’infrastructures de haut niveau (Marseille n’a pas de centre d’entraînement à l’époque et doit s’entraîner sur des terrains ouverts au public) et incapables d’imposer son 3-5-2 à son effectif avec un président connu pour mettre son nez dans les plans de jeu, Beckenbauer se prend les pieds dans le Tapie et est licencié moins de six mois après son arrivée, en janvier 1991. En revenant plus tard sur cet épisode, Tapie déclare : "Moi, je ne suis pas content de Beckenbauer qui me met un bordel pas possible alors qu’il est le meilleur du monde. Mais il est le meilleur du monde avec des Allemands ! Et quand je le vois diriger mon équipe, je deviens fou… Et qui avait les couilles de virer le champion du monde au bout de deux mois si ce n’est pas moi…"
Pour lui succéder, Bernard Tapie choisit un entraîneur, dauphin des Phocéens avec Bordeaux lors de la saison 1989-1990 : Raymond Goethals.
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