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Bientôt plus de compétition foot entre Flamands et Wallons en dehors du monde pro ?

La RAAL face à Lommel en Coupe de Belgique.

© Belga

Par Philippe Bughin

La création d’une N1 francophone, germanophone et bruxelloise à côté d’une autre, flamande est dans les cartons des Ailes footballistiques belges et de la Ligue Pro. Cette nouveauté permettrait, dès 2024-2025 à un club wallon de monter chez les Pros chaque saison. Mais un Namur-Knokke ne serait plus possible à ce niveau. Il faudra se décider très vite !

Se dirige-t-on vers deux Nationale 1 dès 2024-2025 ? Une série francophone-germanophone-bruxelloise d’un côté, une autre, entièrement flamande, de l’autre.

Le temps d’une division aux portes du niveau professionnel, où les clubs du nord et du sud du pays pouvaient encore en découdre vit-elle ses derniers moments ?

C’est dans l’air du temps ou plutôt sur la table des négociations où ont pris place l’ACFF, la V.V. et la Ligue Pro. En ce début de semaine, les clubs de N1 et de D2 acff étaient invités à Cognelée-Namur pour être mis au parfum de ce qui pourrait arriver dans un peu plus de douze mois.

Si l’on suit les instigateurs de cette nouvelle réforme du paysage footballistique belge, dans le cas où celle-ci est adoptée, il y aurait l’assurance pour les Francophones d’avoir un montant à coup sûr chaque saison vers le monde pro (D1B).

Au sein de la mouture actuelle, en 2022-2023, le RFC Liège et le RFB avaient pu s’extirper de la N1 malgré la concurrence flamande. Mais à l’avenir, avoir trois montants d’un coup ne devrait plus arriver. Alors ?

N’avoir à se défaire à terme que d’adversaires de sa région pour rejoindre l’univers pro risque bel et bien de séduire les clubs n’ayant guère à soucier des conditions de licence et possédant la structure ainsi que les moyens financiers se rapprochant déjà du niveau pro.

Voilà pourquoi la Raal, Mons, Tubize-Braine, Rochefort, Visé, l’Olympic, les U23 de Charleroi et peut-être le duo Namur-URLC verront plus vite que d’autres encore les aspects positifs d’une refonte des divisions.

En réunion d’information, mardi soir, Lorin Parys, le CEO de la Pro League s’est dit impatient à l’idée de voir la nouvelle réforme comprise et acceptée par les clubs de niveau supérieur.

Pour rendre la mariée plus belle encore, il avance des arguments financiers, à travers les futurs nouveaux droits TV et l’intégration d’autres équipes U23 dans les différentes séries nationales.

Mais qu’a-t-il été vraiment présenté aux clubs de D2, mardi soir ?

Une série N1 sans club flamand dès 2024-2025. A huit, dix ou douze, le nombre de formations sur la ligne de départ n’étant pas encore vraiment déterminé à ce jour.

Une D2 acff éventuellement avec moins de clubs qu’actuellement (14 au lieu de 18 ?) et des D3 acff où on resterait avec deux montants directs ainsi qu’un troisième via tour final, et trois relégués dans chaque série. On peut aussi imaginer des D3 avec moins d’équipes et davantage de montants.

Tout cela se déciderait dans un second temps.

Les conditions de licence N1 pourraient être quelque peu assouplies ou… même pas du tout si les clubs qui se sont battus pour respecter les exigences du niveau insistent sur les efforts déjà consentis pour être dans les clous.

Raphael Miceli, CQ et directeur sportif d’Hamoir en D2 acff était présent à la présentation du projet à Cognelée. Il dit avoir déjà pas mal échangé sur la question avec les représentants voisins de Verlaine et Stockay. Ce vendredi matin, il a aussi partagé ses impressions avec son comité en visioconférence. C’est que les clubs francophones viennent de recevoir un document de l’ACFF afin que celle-ci dégage une tendance générale au regard du projet.

" On doit répondre aux questions via mail pour cette fin de semaine. L’ACFF devra se prononcer sur la question le mardi 20 juin et le vote final aura lieu, j’imagine lors de l’AG de l’Union Belge fin du mois, note l’ancien joueur du Standard de Liège et de Strasbourg. Il reste pas mal de zones d’ombre, mais on nous promet des réponses assez rapides. "

Plus d’équipes U23 pour plus de retours financiers pour les Amateurs…

Raphael Miceli, CQ et directeur sportif d’Hamoir en D2 acff.
Raphael Miceli, CQ et directeur sportif d’Hamoir en D2 acff. © FTPL – Patrice Fagnoul

Pour l’entraîneur liégeois, outre un paysage francophone footballistique qui sera encore plus clivant (les puissants d’un côté, les autres, dans une lutte plus régionale), il existe au moins trois arguments pour ne pas se précipiter.
Primo, le calendrier de mise en place.

" Les clubs entendent parler de la réforme de manière un peu plus concrète depuis la fin mai, début juin et ils doivent déjà se positionner en une grosse dizaine de jours. Imaginons que la refonte du championnat débouche sur quatre descendants de D2 vers la D3, il y aurait alors lieu par exemple de préparer un noyau de joueurs encore autrement plus compétitif. Tout le monde n’a pas les mêmes moyens pour le faire. "

Secundo, les équipes U23.

On peut imaginer que la réforme est d’autant plus appréciée par la Ligue Pro qu’elle doit trouver de la place pour incorporer, à un moment donné d’autres équipes U23 dans les championnats amateurs de séries nationales.

A court terme, même si cela demande du budget supplémentaire, Eupen, le RWDM, Liège, le RFB, la Raal, Virton, par exemple auront envie d’inscrire leur formation à ces niveaux aussi.

" Gare aux promesses compliquées à tenir quand même. La saison prochaine par exemple, il n’y aura plus que les U23 de l’Union en D2 acff. La manne totale de 200.000 € apportée avec aussi le concours de Seraing sera, par la force des choses, et malgré une augmentation de 25.000 € à venir presque divisée par deux et toujours à répartir en 17 clubs. C’est donc 50% de rentrées en moins via les U23 pour les D2 en 2023-2024. Quid de l’avenir ? Des matches et les déplacements en plus, cela coûte. "

Tertio, les zones d’ombre.

" On ne sait pas à combien se jouerait la nouvelle N1 francophone, combien de descendants, puis quid en D2 et D3 acff ? Je me demande aussi pourquoi les D3 n’ont pas été invitées à cette réunion namuroise. Dès l’instant où elles risquent peut-être d’être impactées, leurs avis comptent, non ? "

Tout le monde ne partagera pas la même vision des choses. Un certain nombre (Exemple, la Raal, Namur, Mons, Tubize-Braine) part avec moins d’a priori. On attendra donc avec une certaine curiosité l’orientation des votes francophones.

La V.V et la Ligue Pro souhaitent finaliser dans la direction d’une régionalisation de la N1.

La voix, éventuellement négative des clubs de la Sixième province de l’ACFF (N1, D2 et D3) pourrait-elle les empêcher d’avancer ?

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