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Bilal El Khannouss (Genk) sur le Gril : "Le foot, c'est faire courir la balle et prendre des risques..."

Sur le Gril

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Prodige de l’entrejeu de Genk, il illumine depuis six mois la Pro-League de ses contrôles orientés et chaloupés. Élu Espoir de l’Année, ce mercredi au Gala du Soulier d’Or, il évoque Karim Benzema, les statistiques, Walid Regragui, l’argent, Zeno Debast, les " nouveaux amis ", Instagram, le stress et Cristiano Ronaldo. Mais aussi son papa couvreur, l’Olympique Marseille, la virgule inversée, Hakim Ziyech, le racisme, Eden Hazard et les datas. Et bien sûr… sa propre recette du spaghetti bolo. Bilal El Khannouss (Genk) passe " Sur Le Gril ".

Sourire enjôleur et frimousse directement sortie d’une B.D., il déboule dans une loge de la Cegeka Arena, avant la collation de midi, en survêt du club. Cela se sent, cela se voit : ce garçon est ici chez lui et dégage une belle maturité.

J’habite seul ici, j’ai depuis deux ans mon appartement fourni par le club et je me fais à manger moi-même : du riz, des pâtes, un peu de tout… " sourit Bilal El Khannouss, qui aura… 19 ans en mai. " Ma spécialité, c’est la sauce bolo : champignons, poivrons, tomates fraîches, purée de tomates et de la mozzarella au-dessus. Un régal ! Et de temps en temps, avec mes ex-équipiers des U19, on va se faire un petit resto. Toujours dans une bonne ambiance. C’est une famille, ce club : dès le premier jour, on a tout fait pour que je me sente à l’aise. Au début, c’était un peu difficile de quitter ma famille à Bruxelles : j’avais 15 ans, c’était surtout dur pour ma Maman, et moi, je n'avais qu'à traverser la rue pour voir ma famille, ma tante, mes cousins… Dans le vestiaire, ici, il y a forcément des groupes par affinités : les Latinos, les Africains, les plus anciens et puis les jeunes. Moi, je traîne avec Lucas Oyen et Maarten Vandevoordt. Et comme je suis le petit dernier, c’est moi qui dois prendre place au milieu du rondo et ranger les ballons en fin d’entraînement. C’est normal, il faut montrer du respect aux anciens comme Patrik Hrosovsky ou Brian Heynen. Mais plus tard, quand je serai un ancien, il y aura d’autres jeunes pour le faire ! " (clin d’œil)

Bilal El Khanouss (Genk) en mode selfie
Bilal El Khanouss (Genk) en mode selfie © Tous droits réservés

" L’arrogance ? J’ai été formé à Anderlecht… "

Nous sommes à la veille du Gala du Soulier d’Or, qui vient couronner une (demi-)année civile hallucinante pour lui. Se souvient-il du 22 mai 2022 ?

(Il coupe) " C’était mon premier match chez les pros, contre Malines en Europe Play-Offs ! Si j’étais nerveux, ce jour-là ? Pas du tout. C’était un match sans enjeu, sans stress, idéal pour commencer. Un match tranquille (sic), mais qui restera forcément gravé dans ma mémoire. Vous savez, je ne suis pas du genre à stresser : même contre la Croatie, on jouait la 3e place à la Coupe du Monde, et j’étais très à l’aise. Dans un match, il faut de la bonne pression, celle qui vous met à fond dans votre match. Ce n’est pas de la peur, c’est de l’envie (sic). Moi, je garde toujours les pieds sur terre et je reste très calme. C’est dans mon caractère et c’est aussi le fruit de mon éducation : être sûr de ses possibilités, mais sans jamais perdre le respect. En foot, si tu combines la confiance, les qualités et la mentalité, personne ne peut t’arrêter (sic). L’arrogance ? Je vois ce que vous voulez dire, c’est apparemment ce que je dégage parfois sur le terrain. Vous savez, j’ai quand même été formé à Anderlecht… " (clin d’œil).

Bilal El Khannouss (à droite) avec son Trophée d'Espoir 2022 aux côtés des autres Genkois, Brian Heynen (But de l'Année) et Wouter Vrancken (Coach de l'Année)
Bilal El Khannouss (à droite) avec son Trophée d'Espoir 2022 aux côtés des autres Genkois, Brian Heynen (But de l'Année) et Wouter Vrancken (Coach de l'Année) © BELGA

" Vous allez voir, ce n’est que le début ! "

Lancé par Wouter Vrancken dès la 1e journée de championnat à Bruges, suite à la blessure de Lucas Oyen, El Khannouss a saisi sa chance sans jamais la lâcher. Il a tout joué… avant de filer au Qatar partager l’épopée des Lions marocains !

" Je suis titulaire dans l’équipe qui domine le championnat et j’ai joué la Coupe du Monde : que demander de plus ? (Il rigole) Alors oui, vous m’auriez dit ça il y a 8 mois, je ne l’aurais pas cru. Mais en même temps, je savais que ça pouvait arriver parce que dans le foot, tout peut aller très vite… dans les deux sens. Tu peux très vite monter… comme très vite descendre ! (sic) Pour moi, disons que ça a été très vite… (clin d’œil) Mais bon, après, je crois aussi que c'est mérité : j’ai bossé dur pour tout ça ! Pour ma saison actuelle, je me donne un bon petit 8 sur 10 (sic). Les deux points qui manquent ? Disons que j'ai déjà montré pas mal de choses, mais je n'ai pas encore tout montré : vous allez voir, ce n'est que le début (sic). Je vais prendre de l’expérience, j'espère monter en puissance et devenir un joueur plus complet. Mes objectifs ? Prendre plus la profondeur, venir plus souvent dans le box, frapper au but et surtout soigner mes statistiques : zéro but et deux assists, c’est trop peu pour l’instant. Vous connaissez le foot actuel, on ramène tout aux stats… et pour l’instant, il me manque cette cerise sur le gâteau : moi, il me faut des stats à deux chiffres ! (sic) Mais c’est aussi parce que je pars trop bas dans le jeu : je décale pour Joseph Paintsil ou Mike Trésor… puis je n’ai plus le temps d’arriver dans les seize mètres. C’est ma faute : quand le ballon n'arrive pas chez moi, j'ai l'habitude d'aller le chercher. Le coach, ça l’énerve : il me demande de rester patient et placé plus haut entre les lignes. "

" Le titre ? On ne peut se battre que nous-mêmes… "
" Le titre ? On ne peut se battre que nous-mêmes… " © BELGA

" Le titre ? On ne peut se battre que nous-mêmes… "

Réduit au chômage technique suite à la remise de son match à Eupen, Genk conserve 6 points d’avance sur son rival saint-gillois… et 10 sur l’Antwerp. Le Racing connaîtra-t-il une saison sans coup de mou ?

C’est une bonne question… et la saison est encore longue. Mais bon, on est sur le bon chemin. Surtout qu’on ne joue pas en Europe et qu’on n’a plus la Coupe. Je pense que notre plus grand adversaire, c’est nous-mêmes : on ne peut perdre… que par nous-mêmes et comme on est lancés, ce sera très difficile de nous arrêter. (sic) C’est clair que le fait de ne pas être actif en Europe est un avantage pour nous : là, avec Eupen, on aurait dû jouer 5 matches en 13 jours, et ça pèse dans les jambes. Jouer tous les 3 jours, on l’a fait une fois… mais ceux qui doivent le faire toute la saison vont finir par le sentir. "

" Anderlecht était mon club de cœur… mais il ne m’a rien proposé "
" Anderlecht était mon club de cœur… mais il ne m’a rien proposé " © BELGA

" Anderlecht était mon club de cœur… mais il ne m’a rien proposé "

On le questionne sur la situation actuelle de son club formateur, Anderlecht, bloqué à la 12e place… Bilal El Khannouss a passé 10 années à Neerpede.

Ça me fait mal de voir mon club de cœur dans une telle situation, à se battre en bas de classement et être obligé de vendre ses meilleurs talents... Mais c’est un process : je suis sûr que le Sporting reviendra plus fort. Le Standard aussi doit se reconstruire… A mon époque, c’était Anderlecht-Standard, les Clasicos, bagarre toute l'année (sic) pour voir qui va être champion… Moi, j’allais voir les matches au stade, c’était l’époque des Jovanovic, Mbokani, Boussoufa(Il écarquille les yeux) Je me souviens de mon tout premier jour à Anderlecht, j’avais 5 ans… J’avais un peu joué au FC Schaerbeek, puis un grand (sic) nous a amenés faire des tests à Anderlecht : on était toute l’équipe… et à la fin, j’étais le seul survivant ! (sourire) On apprenait le beau jeu, avec un gardien qui montait, avec juste 3 défenseurs pour augmenter la prise de risques… et on faisait tourner le ballon. Vous voyez, Pep Guardiola et Manchester City ? On jouait comme ça ! (sic) Le côté dominant, deux-trois touches, du jeu à risques… Le foot, c’est simple : c’est tourner le ballon et prendre des risques, c’est ça qui fait qu'il est beau ! Les gens rendent le foot plus difficile qu’il n’est… (sic) Après, quand j’ai eu 15 ans, je suis sorti par la grande porte : je suis parti parce que le Sporting ne m’a pas montré d’intérêt. Quand on a parlé de contrat, Anderlecht n'était pas ouvert, donc je me suis dit que le club ne croyait pas en moi. Dans ma vie, j’ai toujours fonctionné comme ça : tu dois aller où les gens croient en toi et où on t’utilise à ta juste valeur ! (sic) J’ai réfléchi, très longtemps même, puis je suis venu à Genk, qui me suivait depuis longtemps et qui avait un projet pour moi. Je n’en veux à personne, car c’était ma décision : c’est comme ça que les choses devaient sans doute se passer… "

" Eden Hazard a mon maillot… mais j’attends toujours le sien "
" Eden Hazard a mon maillot… mais j’attends toujours le sien " © BELGA

" Eden Hazard a mon maillot… mais j’attends toujours le sien "

Enjambant les marches du grand escalier, l’Espoir 2022 s’est retrouvé en quelques mois… au Mondial avec le Maroc.

J’avais fait mon choix depuis longtemps de porter le maillot du Maroc (NDLA : il a joué chez les Diablotins pour la Belgique). C'est un choix du cœur : quand vous entendez l'hymne national, vous ne pouvez pas expliquer ce qui se passe en vous. J’ai suivi le pays de mes grands-parents (sic) que je voudrais rendre fiers. Je crois que chacun doit pouvoir respecter mon choix, de toute façon il n’y a plus rien à changer... Après, quand vous voyez ce qui s’est passé au Qatar, c’était juste dingue. Dieu nous a bien aidés (sic), mais quand vous voyez les qualités qu'il y a dans ce noyau, honnêtement, je n’étais pas étonné par nos résultats. Un Hakim Ziyech qui vient défendre jusqu'à notre propre rectangle, Achraf Hakimi qui joue blessé et se tape encore des sprints de 60 ou 80 mètres ! Notre avant-centre qui courait jusqu’à la mort, et notre gardien qui jouait avec une côte cassée ! Franchement, on avait un groupe exceptionnel : tout le monde était prêt à se battre pour le pays. On priait ensemble, on était comme des frères. Les familles étaient à l’hôtel avec nous, la Fédération les avait invitées : vous avez vu nos Mamans sur le terrain, incroyable ! Ca nous a donné de la force ! Vous allez voir : on va confirmer, à la Coupe d’Afrique et au Mondial 2026. Du Qatar, j’ai aussi ramené des maillots : Gavi, Kovacevic… et Zeno Debast que je connais bien. Eden Hazard a récupéré mon maillot… mais lui ne m'a pas donné le sien (clin d’oeil). Les maillots des Français ? Non, on ne les a pas eus... Mais bientôt j’aurai celui d’Ousmane Dembélé, via un ami commun ! Même si je n’aime pas trop Barcelone : moi, c’est l’OM et le Real Madrid. Ah, la grande époque avec Ronaldo, Benzema, Kaka, Di Maria… "

Avec le Maroc à la Coupe du Monde
Avec le Maroc à la Coupe du Monde © BELGA

" Je me suis ouvert l’arcade… en faisant un rétro au salon-lavoir ! "

LES PETITS PAPIERS

Le moment venu des petits papiers : parmi une quinzaine de papiers-mystères, il en choisit 5 au hasard. Et commente.

PAPIER 1 : ELASTICO (NDLA : le célèbre coup du foulard, ou la feinte-virgule, spécialité de Ronaldinho). " C’est quoi, je ne connais pas ? Ah, la virgule… Moi, je fais la virgule inversée, intérieur du pied, extérieur… On fait ça beaucoup à l’entraînement, avec notre entraîneur technique, ici à Genk, Michel Ribeiro. En match, je ne pense pas que ça va nous amener beaucoup, il faut assurer l’efficacité : jouer simple, c'est ce qu'il y a de plus beau... (sic) Les joueurs qui font des tours du monde chez les jeunes, ça ne sert à rien : c’est bien pour améliorer son toucher de balle, mais en match, c’est stupide. Le but du jeu en foot, c'est de marquer des goals et surtout de gagner. Je me souviens de mon premier tournoi avec Genk, on affrontait Barcelone à la Coupe Kevin De Bruyne (NDLA : le meilleur tournoi de jeunes en Belgique, chaque année à Drongen). On n’a pas touché un cuir, ils ont fait tourner tout le match… mais sur un contre, on a marqué et on a gagné 1-0 ! Evidemment, si tu peux soigner la manière, tu le fais… mais d’abord, il faut gagner ! Mais je l’avoue, le ballon, c’est mon truc. Depuis que je suis petit, c’était ballon partout : à l’école, en famille, au salon. Je tirais contre les murs et les meubles… et j’en ai cassées, des vitres ! Je me suis même cassé moi-même, la tête dans la télé (sic). Et aussi l’arcade, ici (Il montre sa tempe). On était au salon-lavoir, j’ai fait un retourné et je suis retombé sur la machine à laver ! (Il éclate de rire) Je jouais au parc aussi, et là il fallait faire son trou… contre les grands qui avaient 10 ans de plus que moi ! Ca reflète un peu ma vie car j’ai toujours grandi avec des plus grands : tu les regardes, tu les copies, tu apprends à survivre… et ça a fait de moi un guerrier. Quand vous perdez, vous devez rester deux heures à regarder… et ça, personne ne veut ! Aujourd’hui, je retourne de temps en temps au parc… mais juste pour regarder : je suis professionnel, je ne peux pas me blesser ! " (clin d’œil)

" Je me suis ouvert l’arcade… en faisant un rétro au salon-lavoir ! "
" Je me suis ouvert l’arcade… en faisant un rétro au salon-lavoir ! " © BELGA

" J’apportais les tartines à mon père qui bossait sur les toits "

PAPIER 2 : INSTAGRAM (il sourit). " J’ai un compte Insta qui, c’est vrai, a explosé après la Coupe du Monde : j’avais 30.000 suiveurs avant le Qatar… et là, j’en ai aujourd’hui 1,4 million ! Mais ce n’est pas la chose la plus importante de ma vie : je mets des photos, des messages pour des amis, mais c’est tout. La notoriété ? Ma vie n’a pas changé. Je sais d'où je viens, je sais qui était là avec moi au début et qui m’a amené où je suis (sic). J'ai les mêmes amis depuis tout petit. Tout le monde croit que c’est difficile de rester les pieds sur terre avec tout ce que je vis ces derniers mois. Mais pour moi, c’est très facile. Parce que, je répète, ça peut aller très vite dans les deux sens : vous jouez la Champions League et vous allez au Real… mais le lendemain, une blessure et vous êtes sans club. C'est le football : le football, il est beau mais il est aussi très cruel (sic). Et ça, je le sais et j'en suis reconnaissant à mes proches. De toute façon, si je plane, Maman, Papa, ils me descendent direct ! (sic) Mais ce n’est pas encore arrivé… et ça n'arrivera pas ! (Il marque une pause) Vous savez, je pense souvent à mon père, qui travaille sur les toits comme couvreur : j’allais avec ma mère lui amener ses tartines et je le voyais là en haut se les geler en hiver ou sa faire brûler par le soleil en été. Donc, nous les footballeurs, on ne doit pas se plaindre : on a la belle vie, on est bien payé (sic). Même si, après, l’argent qu’on gagne, on ne le vole à personne : c’est notre travail, notre corps déguste aussi... "

Face à Luka Modric au Qatar
Face à Luka Modric au Qatar © BELGA

" Je cours 11 km par match "

PAPIER 3 : DATAS. Vous savez que je cours 11 km en moyenne par match ? Le foot, c’est physique ! Le foot a changé question rythme : quand je vois des vieux matches avec Diego Maradona, il se balade… et personne ne va au pressing. Aujourd’hui, un Sergio Ramos le tue tout de suite ! (sic) Il y a aussi des joueurs comme Lionel Messi qui marchent… mais quand vous voyez ce qu’il fait quand il met en route ! J’étais au stade pour la finale du Mondial, c’était impressionnant. Pour un joueur pareil, je veux bien courir le double de kilomètres ! (sic) Le souci au PSG, c’est qu’ils sont trois à ne pas courir… alors si tu dois défendre à huit, gardien compris… (clin d’œil) Pour revenir au physique, moi aussi je mets ue pied ! J’ai beau être le petit jeune, que ce soit un colosse comme Eder Balanta ou un autre, je ne me laisse pas faire. Le coach le dit souvent, ce n’est pas le gabarit qui vous fait gagner un duel, c’est votre détermination… même si vous faites 1,60 m et 60 kg. Mais je ne vais jamais pour faire mal : je me souviens du clash Witsel-Wasilewski… Une faute comme ça, vous ne me verrez jamais faire. Mais une petite faute intelligente, quand le joueur part seul vers le but, ça peut-être… (clin d’œil) Péter un câble sur un terrain ? Ca m’est arrivé une fois, contre Malines. J’ai reçu une carte jaune pour un tacle correct, puis je me fais écrabouiller la cheville et l’arbitre ne siffle pas : je le lui signale… Et il me dit " Allez vous laver, voici votre 2e jaune ". C’était Monsieur Verboomen, je l’ai recroisé au match de Coupe contre Anderlecht : il avait revu les images… et il a reconnu qu’il s’était trompé. "

Avec son coach Wouter Vrancken
Avec son coach Wouter Vrancken © BELGA

" Les racistes sont des gens qui ont des problèmes "

PAPIER 4 : RACISME (Son visage devient grave) " Les racistes n’ont pas leur place dans les stades de foot. Moi, je n’en ai jamais été victime directement même si vous savez comme ça va à Bruxelles, " Hé toi, le Marlouf… " (sic) Mais honnêtement, moi, ça me fait rire. Ça touche votre fierté, mais sans plus. Je me dis que ces gens-là, le malaise est chez eux. Ils peuvent m’insulter, je m’en fous. Après, c’est dommage car la Belgique est multiculturelle, et ça la rend belle. On doit pouvoir vivre tous ensemble. Il y a eu le cas Samuel Umtiti en Italie, il s’est fait insulter et ça l’a mis en pleurs. Nous comme joueurs, on pourrait être solidaires et quitter le terrain ensemble pour envoyer un geste fort. Moi, je répète, je n’ai jamais subi des trucs pareils. Mais si un jour, on doit arrêter de jouer et sortir du terrain, on le fera... "

PAPIER 5 : WALID REGRAGUI (grand sourire). " Ah notre coach au Maroc, un vrai mec, il vient des cités. Avant les matches au Qatar, il nous montrait des vidéos de la population en folie au pays : " Regardez ce que vous leur donnez quand vous gagnez un match ", il nous disait… Il nous a transmis sa mentalité de vainqueur : il ne veut que gagner, gagner, gagner ! (sic) Avec ça, il va nous amener encore plus loin. En plus, c’est un gars du pays : avant lui, c’était des Européens, Vahid, Hervé RenardWalid, il vient de là, il sait comment est le Maroc. Les supporters l’adorent, il les a incités à mettre le feu aux stades au Qatar. C’était fou: Hakimi qui accélère sur son flanc, et tout le stade qui pousse… Regragui, il nous appelle aussi pour prendre des nouvelles. J’espère qu’on ira loin avec lui. "

Avec son coach Walid Regragui au Mondial
Avec son coach Walid Regragui au Mondial © BELGA

" Un gros transfert ? Je ne vais pas débarquer comme ça et sortir Kevin De Bruyne ! "

Et puis, il y a l’avenir. Coté actuellement à 4,5 millions d’euros sur les sites de transfert, Bilal El Khannouss en vaut en réalité... beaucoup plus. Face à Bruges, les scouts d’Europe entière se pressaient en tribune pour le voir à l’œuvre.

Oui, j’ai lu ça aussi : Naples, Manchester City, Dortmund, PSG, Ajax… Mais vous savez quoi ? Ca ne me fait rien du tout ! Moi, je joue mon match, je rentre à la maison, et basta ! (sic) Je laisse tout ça à mes agents, qui savent ce qui est bon pour moi. Tant que je suis ici, à Genk, ça ne m'intéresse pas. Je fais mon travail sur le terrain, je rentre à la maison, je me repose et je vais voir la famille… Si j’ai un plan de carrière ? Je pense que viser le top directement ne serait pas bien pour ma progression : j’ai 18 ans et le plus important, c'est de progresser… et je ne progresserai qu’en jouant. Vous me voyez débarquer à Manchester City et sortir Kevin De Bruyne de l’équipe ? (clin d’œil) Il faut rester un peu logique : c’est mieux de passer par une étape intermédiaire. Ce qui est sûr, comme l’a dit le Président (NDLA : Peter Croonen), c’est que je vais finir la saison à Genk et rester encore un an derrière… Après, éventuellement, je partirai par la grande porte. Ce qui compte, c’est la qualité du projet sportif. Même si en football, on n’est jamais sûr de rien… " (clin d’œil)

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