Bilan des classiques : Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux est "devenue une belle équipe du World Tour"

Très vite, dès le début de la saison, Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux débloque son compteur de victoires. Dès janvier, Biniam Girmay décroche le Trofeo Alcúdia et en février, Alexander Kristoff (Clasica de Almeria) et Jan Hirt (étape et classement général du Tour d’Oman) frappent à nouveau.

Au moment de commencer les classiques du printemps, l’équipe débarque donc avec une spirale positive très agréable et une absence de pression liée aux résultats. Le week-end d’ouverture en Belgique est satisfaisant avec deux TOP 10 sur le Nieuwsblad et Kuurne. Quelques jours plus tard, Loïc Vliegen est dans le petit groupe qui se dispute la victoire sur le Samyn et termine finalement 5ème.

Sur les courses italiennes, les coureurs IWG tournent encore une fois autour du TOP 10. Ensuite, au moment de revenir sur les Flandriennes, Biniam Girmay entre en piste. Déjà bien en vue sur la Primavera (12ème), l’Erythréen monte en puissance. Après une 21ème place à La Panne et une 5ème au GP de l’E3, Biniam étant censé rentrer au pays. Mais vu sa super condition, il décide de prolonger et de prendre le départ de Gand-Wevelgem pour apprendre, gagner de l’expérience et prendre du plaisir.

Choix judicieux puisqu’il marque l’Histoire en devenant le premier coureur africain à remporter une classique flandrienne. Girmay s’offre tout de même au sprint Christophe Laporte, Dries Van Gestel et Jasper Stuyven !

Inconnu six mois plus tôt, il entre dans la cour des grands. Et l’équipe s’en rend rapidement compte. Rançon de la gloire, les autres formations tentent une opération séduction à l’attention de Biniam Girmay. Mais Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux sort les barbelés : "INEOS n’a pas à venir discuter avec notre coureur !". Le printemps de l’Erythréen s’arrête, en beauté, à Gand-Wevelgem. Il part se ressourcer au pays et en famille et reviendra pour disputer le Tour d’Italie.

Ensuite, c’est au tour du principal renfort de l’équipe de s’illustrer. Plutôt sur la fin de sa carrière, Alexander Kristoff (34 ans) n’a plus vraiment brillé ces dernières saisons. Mais il parvient à se relancer ! Après une 10ème place au Tour des Flandres, le très solide coureur norvégien profite d’un temps exécrable sur les routes du Grand Prix de l’Escaut pour s’imposer en solitaire. En 2022, l’habituel championnat du monde des sprinteurs s’est mué en course d’usure et de résistance, Kristoff était le plus costaud. Deuxième succès IWG dans le printemps des classiques.

Sur l’Amstel Gold Race et la Flèche Brabançonne, l’équipe belge sera plus discrète. Avant un nouveau coup d’éclat sur l’Enfer du Nord. Dans une course complètement débridée, Tom Devriendt anticipe et se porte à l’avant. Au prix d’un terrible effort, il se classe 4ème et échoue au pied du podium, mais pas de regret : "Fuck (sic), je suis complètement cassé. J’ai tout donné, il restait 300 mètres mais je n’y arrivais plus. J’étais vraiment cassé. Je n’ai fait que suivre, suivre, suivre et finalement je suis 4e, c’est incroyable", déclarait Tom Devriendt à notre micro, après l’arrivée.

Derrière Devriendt, les coéquipiers étaient tout aussi inspirés. Dans une course pourtant très difficile et rapide, IWG parvient à placer six de ses sept coureurs dans le TOP 30 ! De quoi ravir le manager Jean-François Bourlart qui déclare : "On est devenu une belle équipe World Tour".

Et pour convaincre les derniers sceptiques, Quinten Hermans clôture le brillant printemps de son équipe en montant sur la boîte à Liège-Bastogne-Liège.

Durant les classiques, la formation Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux a trouvé la recette et l’alchimie pour aller décrocher de sacrées performances. Elle va maintenant se tourner vers les grands tours (Giro, Tour de France et Vuelta) avec, au moment d’écrire ces lignes, déjà 6 victoires au compteur, 22 podiums et 74 TOP 10. Et dire qu’en 2021, l’équipe wallonne avait dû attendre le Giro pour décrocher son premier succès de la saison.