Interview de Billy Nomates, un jour de grève nationale en Angleterre. Dans les hôpitaux, les bureaux de douane, à la poste ou sur le rail, le ras-le-bol est total. "Notre pays est dirigé par des conservateurs", s’enflamme la chanteuse. "Leurs positions ultra libérales ont des conséquences dévastatrices. Les loyers ne cessent de grimper, comme les prix de l’énergie et des biens courants. Cette inflation touche des professions qui, depuis des décennies, ne connaissent aucune revalorisation salariale. Vivre en Angleterre en 2023, c’est dur. Il y a des banques alimentaires à tous les coins de rue. Avant, ces lieux étaient fréquentés par des sans-abris. Désormais, dans la file, il y a des personnes qui travaillent, mais qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts…" Aussi consternée que concernée par la situation, Billy Nomates marque un temps d’arrêt, puis reprend sa réflexion. "Je suis incapable de me soustraire à cette réalité. La vérité, c’est que je m’efforce d’éviter les messages politiques dans ma musique. Mais j’échoue en permanence..." Sans surprise, le nouveau "Cacti" est un album engagé, mais aussi une belle leçon de résilience. "Dans ce disque, j’évoque nos facultés d’adaptation. Que ce soit face à la crise sanitaire ou au système capitaliste, nous sommes des survivants. À titre personnel, j’ai aussi dû surmonter de multiples barrières pour, enfin, donner un sens à ma carrière. Tout cela se ressent dans les sujets abordés sur l’album."