Un ascenseur descend à une profondeur de huit étages, jusqu’à un tunnel de béton qui donne sur deux portes en acier robuste, lesquelles ouvrent sur des entrepôts où la température est maintenue à -20 °C et l’humidité à 40%. L’installation a été bâtie dans un des lieux les plus sûrs du pays, elle est capable de résister à un séisme de magnitude 6,9 et même à une attaque nucléaire.
Contrairement à ce qui se fait ailleurs, les espèces qui sont déposées dans ces entrepôts ne pourront pas en ressortir, sauf en derniers recours. C’est-à-dire en cas d’événement apocalyptique, ce que personne ne souhaite. Actuellement, les échantillons sont pour la plupart des plantes que l’on trouve sur la péninsule coréenne. Mais, avec une capacité de deux millions de graines, le lieu propose ses services à d’autres pays. Plusieurs nations comme le Kazakhstan ou le Tadjikistan ont choisi d’entreposer là leurs graines. Les dépositaires demeurent légalement les propriétaires des échantillons.
Certains se demandent peut-être pourquoi on se préoccupe de ces fleurs sauvages qui poussent dans le caniveau
La recherche sur les espèces sauvages "manque cruellement", s’inquiète la biologiste Na Chae-sun, de l’arboretum national Baekdudaegan. Elle et son équipe collectent les échantillons et les soumettent à un processus méticuleux d’archivage qui implique des radios et des essais de plantation, avant que les graines ne soient entreposées dans la chambre forte. "Certains se demandent peut-être pourquoi on se préoccupe de ces fleurs sauvages qui poussent dans le caniveau", dit-elle, interrogée par l’AFP. "Notre travail est de les identifier une à une et de dire aux gens pourquoi elles sont importantes. Car les plantes que nous mangeons aujourd’hui viennent peut-être de cette fleur sans nom du caniveau."