Il souffle comme un vent de changement dans les couloirs de Westminster. Une nouvelle étude a mis en lumière les liens entre d’anciens membres du Parlement et la traite transatlantique des esclaves en Afrique et dans les colonies britanniques. D’étroites relations reflétées dans la collection d’art de Westminster, que des chercheurs passent en revue dans les moindres détails suite au mouvement Black Lives Matter.
Cette collection de 9500 œuvres d’art documente l’histoire du Parlement britannique et de ses membres. "Etant donné que de nombreux parlementaires étaient des propriétaires fonciers ou des hommes d’affaires, leurs proches ou eux étaient souvent directement impliqués ou profitaient du travail forcé ou de la traite des esclaves. Une situation jugée inacceptable de nos jours", explique le Parlement britannique dans un communiqué officiel.
Des chercheurs ont découvert qu’une vingtaine de membres du Parlement britannique, qui entretenaient des liens avec l’esclavagisme, apparaissent dans 189 œuvres d’art de la collection de Westminster.
Parmi eux se trouvent Sir Robert Peel et William Gladstone, dont les familles respectives ont profité de l’esclavagisme. A noter que ces anciens Premiers ministres ont été immortalisés dans une douzaine de toiles et de statues exposées à Westminster.
Par contraste, seulement 40 toiles représentent des personnalités historiques en lien avec le mouvement abolitionniste.
Bien que les chercheurs n’aient passé en revue que 200 œuvres de la collection du Parlement britannique, ils ont découvert de nombreux dessins satiriques mettant en scène des stéréotypes racistes. C’est notamment le cas de l’estampe The Ghost of Christophe Ex-King of Hayti, appearing to the Un-Holy Alliance !! de John Fairburn, dans laquelle apparaît un esclave vêtu d’un pagne.