85% des points pris, sept unités d’avance, meilleure attaque, meilleure défense, le bulletin du Racing Genk tutoie la perfection à l’approche du dernier tiers de la phase classique. Mais qu’est-ce qui pourrait bien faire dérailler un train limbourgeois qui semble lancé vers le titre.
"Je ne vois pas de point faible", assure Marc Wilmots sur le plateau de La Tribune. "Le système est parfait, il est huilé. Tout marche bien. Ils ont de la vitesse. Ils ont Onuachu. Ils ont El Khannouss en 10. Ils ont deux récupérateurs dont un Heynen qui a déjà marqué huit buts".
Les blessures
Depuis le début de saison, Wouter Vrancken peut s’appuyer sur le même système avec des cadres qui alignent les matches et les victoires. Les automatismes sont-là. Les résultats aussi. "Ce onze est parfait", appuie Swann Borsellino.
Le point faible pourrait donc venir… des remplaçants. "S’il y avait un ou deux absents… je pense que ce n’est pas exactement le même niveau de performance sur le banc". "Si Trésor et Paintsil sont blessés, peut-être que ça sera plus compliqué", renchérit Wilmots. Gerardo Arteaga et Daniel Munoz, les backs très offensifs, pourraient alors se retrouver sous pression. Et peut-être, être mis en difficulté.
La blessure d’un cadre semble donc être le plus grand danger pour les Limbourgeois.
Le mercato
Autre grain de sable qui pourrait venir gripper le moteur du KRC : le mercato. Quand une équipe rayonne à ce point, elle attire forcément les regards des recruteurs. Les travées de la Luminus Arena étaient garnies des scouts des plus grands clubs européens (Bayern, PSG, …) ce dimanche pour le choc face à Bruges.
Paul Onuachu, 14 buts en 16 rencontres, est annoncé sur le départ à chaque fenêtre de transfert. La technique, le volume de jeu et l’énorme potentiel de Bilal El Khannouss n’ont échappé à personne (Manchester City et Naples le tiendraient à l’œil). Les stats de Mike Trésor (5 buts, 13 assists), l’impact de Joseph Paintsil, l’abattage de Bryan Heynen et Patrik Hrosovsky ont aussi de quoi séduire. Enfin, Maarten Vandevoort pourrait lui mettre le cap sur Leipzig l’été prochain, soit un an plus tôt que prévu.
Si pour l’instant tout le monde est focalisé sur l’objectif "titre", l’une ou l’autre proposition pourraient bien faire tourner les têtes. La direction ne veut laisser partir personne cet hiver. Mais que fera-t-elle si une offre "qu’on ne peut pas refuser" arrive sur son bureau ?
Un trou d’air
Le Racing ne doit se concentrer que sur lui-même. D’autant que ses rivaux ne sont pas au mieux. L’Antwerp et le Club Bruges ne trouvent pas ou plus la bonne carburation et ont activé le fusible "coach" pour tenter de se relancer. Avec respectivement 10 et 15 points de retard, il n’y a – déjà – plus de temps à perdre. Finalement, l’Union Saint-Gilloise, qui fait plus que confirmer son épatante saison dernière, s’érige en plus solide rival.
La saison limbourgeoise est jusqu’à maintenant un modèle de régularité. Les rares soubresauts – les défaites contre Bruges et Courtrai – ont été effacés directement et sans la moindre inquiétude. Mais que se passera-t-il si ce groupe devait enchaîner plusieurs mauvais résultats ? La confiance irradiante de Genk pourrait s’en voir altérer.
Les play-offs
Dernier obstacle et non des moindres, la formule du championnat. Et oui, les fameux play-offs que l’Europe du foot nous envie pourraient bien venir redistribuer les cartes. La belle avance forgée par le Racing sera quoi qu’il arrive divisée par deux. Avoir un joker plutôt que deux dans sa manche, ce n’est évidemment pas la chose. Avec les play-offs, ce n’est pas toujours la tortue qui devance le lièvre. L’USG peut en témoigner.
Genk - FC Bruges : 08 janvier 2023 (3-1)
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