Body And Soul un standard de jazz aux mille facettes de l'histoire américaine

La liste est longue des chanteuses, chanteurs et musiciens qui se sont appropriés ce titre : Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Anita O’Day, Louis Armstrong, John Coltrane, Frank Sinatra, Benny Goodman, Archie Shepp, Duke Ellington, Wes Montgomery, Lester Young, Glenn Miller, Tony Bennet & Amy Winehouse… ainsi que toute la plus récente génération qui prend plaisir à rejouer cette perle. La liste des artistes l’ayant repris s’étend sur des pages entières. Une des versions se distinguera à la fin des années 1930, celle du saxophoniste Coleman Hawkins.

Mais écouter toutes ces versions de "Body And Soul", c’est écouter l’histoire de la musique des Etats-Unis avec sa multitude de facettes. C’est que chacune de ces versions contient en elle des fragments d’Histoire. Quand le saxophoniste Archie Shepp, figure du free jazz qui dénonce régulièrement les injustices subies par les afro-américains, reprend "Body And Soul" en 1989, il ne raconte pas du tout la même histoire des USA que lorsque Glenn Miller et son orchestre l’interprète en 1940. Bannie des radios dès sa diffusion, pour des paroles trop suggestives, cette composition n’a depuis cessé d’être diffusée sur toutes les radios du monde entier.

Pour parler de ce grand classique du répertoire américain, l’invité de l’émission Un Jour dans L’Histoire sur La Première était Hugues Warin, professeur d’Histoire du jazz au Conservatoire royal de Bruxelles.