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Boom des étudiants dans l’enseignement supérieur : les infrastructures ne suivent pas

Boom des inscriptions dans le supérieur et problèmes de manque de place

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"On est assis sur des chauffages, des appuis de fenêtre, des marches et même par terre". Suivre un cours universitaire installé sur le sol, tout en prenant note sur ses genoux, c’est le quotidien de nombreux étudiants en première année bachelier de l’Université Libre de Bruxelles en ce début d’année académique.

Les auditoires de l’ULB sont pleins à craquer. L’université bruxelloise a enregistré une hausse des inscriptions cette année et visiblement les infrastructures ne semblent pas suffisantes pour accueillir tout le monde.

Ce problème se remarque assez rapidement sur le campus du Solbosch. Devant l’auditoire Chavanne, c’est la course des étudiants pour ne pas arriver trop tard dans l’espoir d’avoir une place assise. "La dernière fois, on est arrivé à 8h03 et on a dû se mettre dans les escaliers parce que toutes les places étaient prises" témoigne l’un d’entre eux. "Dans mon cours de math, il y a tout le temps trop de monde, il ne faut pas arriver en retard pour être sûr d’avoir une place", ajoute un second étudiant.

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Une situation compliquée à gérer pour les professeurs

L’auditoire Chavanne compte près de 450 places, ce nombre n’est pas suffisant pour accueillir tous les étudiants en psycho. Le professeur Michel Sylin doit organiser son cours différemment. "Je suis pressé parce que je dois installer le dispositif de retransmission", avoue-t-il juste avant le cours. "L’idée est de diffuser le cours sur internet pour que des étudiants puissent le suivre à distance. Si tous les étudiants de bac 1 psycho devaient être là, effectivement on n’y arrive pas. Cela augmente ma charge de travail, je pense que cela diminue également la qualité de l’enseignement que l’on fait", conclut-il.

Du côté du rectorat de l’université, on justifie la situation par une explosion des inscriptions ces dernières années. "Ce n’est évidemment pas une situation que l’on désire pour nos étudiants", indique Nicolas Dassonville, le chef de cabinet de la rectrice de l’Université libre de Bruxelles. "Nous avons travaillé depuis plusieurs mois à l’augmentation du nombre de locaux en prévision de l’accroissement du nombre d’étudiants mais il faut constater que cette croissance est encore plus forte de ce que l’on avait prévu".

Pour s’adapter, L’ULB est en train de transformer des anciens immeubles de bureaux, en locaux d’études et en salle de cours.

Le même scénario dans tout l’enseignement supérieur de la FWB

Dans les autres universités de la Fédération Wallonie Bruxelles, c’est le même constat qu’à l’ULB. L’UNamur connaît une augmentation de ses étudiants de 10% par rapport à l’année dernière. Certains cursus sont plus prisés que d’autres comme la pharmacie, la biologie et les sciences biomédicales. Ce qui pose des problèmes supplémentaires selon Annick Castiaux, rectrice de l’UNamur : "On ne peut pas se former à ces matières sans aller expérimenter en laboratoire la théorie qu’on voit aux cours. Ce qui demande un encadrement intensif de petits groupes."

Il faut donc augmenter le nombre de classes et de séances de cours. En plus du problème logistique, la rectrice pointe une difficulté financière. "On ne va pas voir notre budget augmenter. Il peut même diminuer si notre université augmente moins vite que d’autres. C’est vrai qu’à Bruxelles la démographie est très importante et l’augmentation du nombre d’élèves est encore plus rapide."

À la Haute Ecole de Namur Luxembourg, le problème est identique. En éducation physique, le nombre d’élèves est passé de 120 à 160, en un an. Les couloirs de natation sont bondés et les terrains de basket surpeuplés. L’enseignement est directement impacté selon André Bultot, directeur pédagogique : "Nous avons des infrastructures de qualité mais pas assez grandes pour tous nos étudiants. Nous sommes sous tension et ça devient très compliqué pour notre personnel".

20 millions d’euros supplémentaires chaque année pour refinancer le supérieur

De son côté, Valérie Glatigny, la ministre en charge de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, se réjouit de l’attrait des études supérieures pour les jeunes. Elle reconnaît néanmoins les problèmes d’accueil, mais elle affirme que des budgets supplémentaires ont été débloqués durant cette législature afin d’améliorer les infrastructures. "Afin d’améliorer l’encadrement des étudiants et les moyens à disposition des établissements, nous refinançons structurellement l’enseignement supérieur. 20 millions d’euros par an ont d’ores et déjà été actés. Notre ambition est de porter ce montant à au moins 50 millions d’euros par an d’ici la fin de la législature".

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